Photographe, écrivain, plasticien, dessinateur, graphiste, designeuse, chorégraphe, metteur en scène… Onze créateurs contemporains de plusieurs générations retracent leur processus créatif en livrant au passage leurs recommandations aux jeunes artistes. Sortez de votre zone de confort ! Prenez des risques : Expérimentez ! Explorez ! Travaillez avec intensité ! Composez avec vos intuitions ! Soyez radicaux ! Cherchez l’inspiration dans votre quotidien ! Tirez les leçons de vos échecs ! Creusez ce qui est en vous ! Retrouvez une liberté d’esprit ! Nourrissez-vous des œuvres d’autres artistes ! Laissez-vous guider par vos rêveries ! Révoltez-vous !… Autant de pistes à expérimenter pour trouver votre propre voie. Focus sur la designeuse Nicole McLaughlin. Un article, rédigé par Maxime Delcourt, à retrouver dans Fisheye #46.
Depuis Brooklyn, où elle est installée, Nicole McLaughlin donne l’impression d’être une de ces créatrices qui, toujours en quête de nouvelles idées, refusent l’habitude et la paresse. Ancienne designeuse graphique chez Reebok, l’Américaine ne cesse de se réinventer – en influenceuse, en enseignante… –, portant une attention toujours plus forte à la durabilité et au recyclage des vêtements qu’elle propose. « Pour moi, l’important, c’est moins de se réinventer que de rester constante, et de s’améliorer en permanence, précise-t-elle. Chaque projet engendre de nouveaux défis à surmonter et, par conséquent, de nouvelles connaissances à assimiler. Il s’agit tout simplement de se surpasser, même quand l’inspiration ne vient pas, même quand on en a moins envie. »
Pour cela, Nicole McLaughlin se donne beaucoup d’espace et de temps. Le pire, pour elle, serait de se sentir oppressée, « aussi bien physiquement que mentalement ». C’est qu’il en faut de l’imagination pour mettre au point un gilet en papier bulle, une valise à base de sneakers Nike ou des shorts en sachets Lego. Un esprit créatif, certes, mais également une bonne dose d’audace, qui ne s’acquiert pas nécessairement dans des écoles spécialisées: « Je suis autodidacte, et je pense sincèrement que quiconque peut se laisser porter par son imagination. Moi, par exemple, ce n’est pas la consommation qui m’intéresse à travers mes créations, mais bien la réutilisation de ce qui est déjà disponible. C’est d’ailleurs à partir des matériaux à disposition que je commence à créer, et non l’inverse. »
La pandémie mondiale ayant ralenti la circulation des marchandises, son travail en a-t-il été impacté ? Pas vraiment, à l’entendre : « Certaines matières étaient plus difficiles à trouver mais j’ai décidé de revenir à ce que je faisais à mes débuts en ne travaillant qu’avec des matières disponibles autour de chez moi. C’est fou de dire ça, mais ce confinement à New York a été incroyablement créatif, productif et stimulant pour ma part. » On comprend alors que Nicole McLaughlin déborde d’envies, d’idées et de projets. Sans jamais craindre l’échec : « Ça m’est déjà arrivé et ça m’arrivera encore, mais j’ai envie de donner vie aux différentes idées que j’ai en tête, affirme-t-elle. Avant de conclure : Le plus dur dans ce métier, ce ne sont pas les obstacles, les expériences ratées ou même les projets à créer, mais bien la nécessité de trouver le temps de réaliser tout ce qui me passe par la tête. »
Cet article est à retrouver dans Fisheye #46, en kiosque et disponible ici.
© Nicole McLaughlin