Sexe, expérimentations, et récits puissants… Découvrez le best of des publications de 2021 ! Une occasion de faire le bilan de l’année passée et/ou de renouveler votre inspiration pour celle qui démarre…
Chloé Sassi
La photographe Chloé Sassi ne rate pas une occasion de fuir Paris. Elle se lance, avec ses amis, dans des excursions enflammées à la campagne. Le temps de quelques prises de vue, les habits tombent et les esprits s’éveillent pour provoquer l’intensité de la situation.
© Chloé Sassi
A. – ou @gyoza_and_sake sur Instagram
« Je cherche à montrer quelque chose de brut et de vrai ». Sur la galerie digitale du mystérieux A. recèle un ensemble sombre et troublant de clichés. Entre l’anonymat de la rue et l’intimité d’une chambre d’hôtel, le photographe flirte avec les frontières de l’obscène et dévoile, avec passion, un ensemble d’images monochromes.
© A. @gyoza_and_sake
Christine Lorenzen
Dans les images de Christine Lorenzen, les corps nus se détachent des murs blancs. Le grain de l’argentique salit les silhouettes et brouille les décors. Les lumières, brutes et blanches, éclairent des instants d’intimité volés, des regards mélancoliques, des actes aussi tendres que soudain. La photographe danoise de 24 ans s’est tournée vers le 8e art à l’adolescence, en capturant ses amis. Depuis, elle développe une œuvre sans filtres, aux contrastes étrangement attirants.
© Christine Lorenzen
Ashley Markle
Réalisé pendant le confinement, le livre Weekends with my mother and her lover, d’Ashley Markle propose une immersion décomplexée dans le quotidien d’un couple – celui de la mère et du beau-père de l’artiste. Un récit en symbiose, à trois voix bien distinctes.
© Ashley Markle
Robin Lopvet
« À défaut de trouver un sens à la vie, j’essaye de trouver une absence de sens, mais qui dit tout de même quelque chose »
, explique Robin Lopvet. Cet artiste-photographe, et maître de Photoshop, fabrique des images déjantées avec un humour terriblement cynique. Animaux à plusieurs têtes, visages de chiens dans les nuages, un canard avec une tête de cheval… Ses compositions sont autant de créatures absurdes qui bouleversent les règles de la vraisemblance. Celui qui dit être « connu sur internet pour avoir fait le meme du chien dans la tempête de sable », repense le rôle du 8e art en lui retirant toute légitimité à l’objectivité.
© Robin Lopvet
Dmitri Pryahin
Dans les recoins les plus sombres, à la lumière blafarde d’une ampoule vacillante ou sous un soleil cru, aveuglant, qui assèche les hautes herbes et brûle la peau, les sujets de Dmitri Pryahin hurlent leurs émotions. Corps contorsionnés, mise à nu brute, cris perçants immortalisés sur la pellicule… Avec un grain prononcé, qui brouille chaque donnée et dissimule le réel, le photographe capte des silhouettes régies par des sensations. Autour d’elles, le décor s’efface, presque trop neutre pour supporter une telle décharge de sensations. Ne reste alors que la force brutale : celle de l’être humain.
© Dmitri Pryahin
Natacha de Mahieu
Italie, Turquie, Géorgie, Oman, Iran, Kenya… À chaque pays, sa merveille. Sa merveille instagrammable. Dans The Place nobody went, Natacha de Mahieu, questionne notre rapport au monde, et à l’environnement par le prisme du voyage. Entretien avec cette photographe-exploratrice engagée.
© Natacha de Mahieu
Bex Day
« Mon approche photographique ? Elle est émotive, brute, honnête, inclusive et parfois surréaliste »,
déclare Bex Day. C’est après avoir étudié le journalisme que la photographe, installée à Londres, s’est tournée vers le 8e art. Un cursus qui a influencé sa manière de concevoir ses projets. « J’aime construire une narration avant de shooter, pour que chaque session soit unique », précise-t-elle. Animée par un désir de déconstruire les idéaux de beauté, Bex Day joue avec les codes de la mode et met en scène des morphologies variées.
© Bex Day
Émilie Désir
La photographe-militante Émilie Désir, arpente les mouvements sociaux parisiens, et capture une réalité, souvent délaissée par les médias. Intimement politique, son travail témoigne des rapports de forces qui s’opèrent entre policiers et manifestants. À l’heure où la diffusion d’images est mis en cause, ces clichés rappellent l’importance d’une pluralité des visions.
© Émilie Désir
Ustinia Smolievskaya
« La photographie est le langage parfait pour exprimer ma créativité. Je ne lui pose aucune limite »,
déclare Ustinia Smolievskaya, 22 ans. Étudiante en école d’art contemporain, l’artiste russe ne cesse d’expérimenter, pour mieux repousser les frontières du médium : « j’utilise l’argentique, je scanne, j’imprime, je dessine sur mes images, mais je les édite aussi sur Photoshop », énumère-t-elle.
© Ustinia Smolievskaya
Marta Martin
Avec sa série De Vieja Quiero Ser Así, Marta Martin rend hommage aux pensionnaires d’un centre pour personnes âgées de Barcelone. La photographe espagnole livre une ode à la joie de vivre à travers ceux qui n’ont pas peur de la mort.
© Marta Martin
Sandra Reis
Inspirées par l’œuvre de Francesca Woodman, et le mouvement esthétique japonais Wabi-Sabi – qui regroupe la plénitude que l’on peut ressentir face aux phénomènes naturels à celle que l’on éprouve en observant des éléments marqués par le temps qui passe – les photographies de Sandra Reis se lisent comme des fragments intimes et mélancoliques. Des images brutes, marquées par un besoin d’introspection, une envie de représenter le spirituel tout en mettant en scène son propre corps.
© Sandra Reis
Robin Maddock
Avec England… Les Anglais ont débarqué !, le photographe britannique Robin Maddock signe un portrait fou de son pays d’origine, au lendemain du Brexit. Un ouvrage encyclopédique aux multiples entrées, aussi délirant que captivant.
© Robin Maddock
Ishola Akpo
« Réinvestir l’Histoire, c’est un peu l’apprivoiser. La rendre plus personnelle, plus poétique », confie l’artiste béninois Ishola Akpo. Ce dernier a choisi de rendre hommage aux reines africaines, figures oubliées de l’Histoire. Il signe avec Agbara Women et Traces d’une reine une enquête sur un passé complexe où la notion de pouvoir est synonyme de résistance comme de fragilité.
© Ishola Akpo
Francesco Gioia
Un mur de journaux, un couple anonyme, fuyant la ville dans une voiture rétro, les rides d’un visage révélées par un soleil aveuglant, la touche colorée d’une cravate qui s’agite dans la brise… Çà et là, dans le labyrinthe des rues, révélés par les clairs-obscurs dramatiques propres à la street photography, les sujets de Francesco Gioia se dévoilent, laissent apparaître des détails, des fragments de silhouettes, des bribes d’histoires. Ils nous guident, à coup de talons qui claquent, ou d’instants de perdition, perdus dans le chaos des métropoles et nous invitent à redécouvrir le monde qui nous entourent pour mieux apprécier sa beauté.
© Francesco Gioia
Image d’ouverture © Francesco Gioia