Dans Rising Giants, Ruggiero Cafagna capture les combats d’apprentis sumos dans la lumière douce de leur Heya – leur salle d’entraînement. Un projet aux nuances intimistes donnant à voir la discipline de ces jeunes sportifs.
« Adolescent, je suis tombé sur la photo d’un athlète russe et j’ai été impressionné par son expression, ses bleus, son histoire », se souvient Ruggiero Cafagna. Une fascination que l’artiste italien développe en parallèle de son amour pour le médium photographique. Adulte, il écoute sa femme lui parler de la rigidité des pratiques sportives au sein du système scolaire de son pays d’origine – le Japon – et se prend de passion pour le sumo. « J’ai découvert que c’était une pratique de niche, même là-bas, que cet art martial n’est pas ouvert au grand public. Beaucoup de termes liés à ce sport ne sont pas traduits, comme si ce monde ne voulait pas être découvert », poursuit-il. C’est avec douceur qu’il s’immisce alors dans cet espace gardé. À l’argentique, jouant avec la lumière naturelle, il capture les entraînements de jeunes étudiants. Dans ses images, les mouvements révèlent l’intensité du sport, les corps se tendent, les visages se concentrent, les yeux défient : les émotions sous la surface. Çà et là, le velouté de la peau, le calme d’une rue ou d’une salle déserte et le ciel nuageux émergent, comme une ponctuation paisible, convoquant la bienveillance du regard de Ruggiero Cafagna. Une leçon de confiance que ce dernier résume avec tendresse : « Nous avions l’habitude d’échanger, en fin d’après-midi. Leurs réactions étaient à la fois timides, calmes, drôles ou extraverties. Après leur douche, en les voyant partir comme ils étaient arrivés, je les voyais tels qu’ils étaient vraiment : des enfants », commente-t-il.
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