A. D. Coleman, un ancien critique photo du New York Times décrie la crédibilité de l’histoire qui entoure les célèbres photos du D-Day réalisées en juin 1944 par Robert Capa.
“Pendant 70 ans John Morris [ndlr: aujourd’hui âgé de 98 ans], ancien chef photo de LIFE à Londres, a travaillé sans relâche à persuader le monde que le 7 juin 1944, un jeune assistant de laboratoire avait détruit tous les clichés – sauf 11 – pris par Capa sur la plage d’Omaha Beach le jour du Débarquement. Je n’en crois plus un mot.”
A.D Coleman est catégorique. Sur son blog, cet ancien critique photo du New York Times démonte entièrement la légende qui entoure les 11 clichés réalisés par Robert Capa lors du débarquement de Normandie, et publié par le magazine LIFE. Car il y a une histoire derrière ces photos.
L’histoire
Le photojournaliste raconte dans son autobiographie Juste un peu flou avoir fui le chaos d’Omaha Beach une heure et demie après le début de l’opération. Du port de Wymouth, il envoie quatre pellicules au bureau londonien de LIFE. Elles arrivent deux jours plus tard. Elles sont confiées par John Morris à un laborantin de 15 ans qui, dans l’urgence d’une publication, en détruit la plupart. Une anecdote malheureuse détaillée par Morris lui-même dans Des hommes d’images.
C’est précisément ce récit que conteste A. D. Coleman. Comment ? En se basant notamment sur les caractéristiques techniques qu’utilisait Capa au moment de ces fameuses prises de vue, mais aussi sur les témoignages d’anciens combattants. L’ancien critique dénonce une mystification.
Selon lui, Robert Capa ne serait resté sur cette plage qu’une demie-heure et non pas une heure trente, avant de paniquer et s’enfuir. Il n’aurait pas pris 106 photos, mais seulement 11, toutes réussies. Car, comme l’explique Le Monde et le site Francetvinfo, si A. D. Coleman doute de la véracité des récits de Robert Capa et John Morris, il ne remet pas en cause la qualité esthétique et journalistique de ces 11 images époustouflantes.
En (sa)voir plus
→ Rendez-vous sur le blog de A. D. Coleman
→ À lire sur le site de Télérama: Robert Capa a-t-il paniqué durant le D-Day ?