La photographe italienne Simona Ghizzoni aime contourner les problèmes sociaux. Dans sa série Il Mare non bagna Napoli (ndlr, « La mer n’atteint pas Naples », en français), elle fait interagir des jeunes de Scampia. Entre observations personnelles et images engagées, elle repousse les limites du photojournalisme. Ce travail est exposé dans le cadre du Festival Photoreporter à la Baie de Saint-Brieuc jusqu’au 5 novembre.
Simona Ghizzoni a été sélectionnée pour l’édition 2017 du Festival Photoreporter. Il Mare non bagna Napoli est une expérience photographique interactive entre les enfants de Naples et elle. Au sein d’un festival où tous les candidats évoquent des questions urgentes de la société, Simona a choisi d’aborder « le difficile accès des adolescents à l’art et à toute forme de beauté ». Dans cette ravissante série, elle documente les interactions des enfants avec leur environnement : Scampia, un quartier défavorisé. « Avec l’économie en faillite, les classes moyennes sont de plus en plus affectées, cela concerne les quartiers périphériques, notamment les ghettos » explique la photographe. Ses photos témoignent la lutte quotidienne des enfants qui essaient, tout simplement, de grandir.
“Les enfants sont devenus mon guide touristique”
À la recherche de la beauté
C’est avec l’aide de l’association Chi Rom e… Chi No, que Simona Ghizzoni a pu rencontrer des enfants vivants au sein du quartier. Il Mare non bagna Napoli est un récit contrasté sur Scampia fait des observations de la photojournaliste et des perceptions des enfants. Car Simona a laissé aux mains des enfants des appareils photo afin qu’ils puissent documenter leur propre vision du quartier. Et lorsque les enfants recherchaient à photographier des sujets, Simona a remarqué qu’ils se tournaient vers la nature et la beauté. Les doux clichés de Simona contrastent avec les sombres réalités de Scampia.
© Simona Ghizzoni