Au détour de ses voyages, Stéphane Mahé a réalisé Somewhere, un ouvrage poétique retraçant une errance solitaire, entre rêve et réalité.
Stéphane Mahé pratique la photographie depuis une quinzaine d’années. Après avoir expérimenté avec les images à 360°, il s’est finalement orienté vers une esthétique plus personnelle. « Mon approche est instinctive, non préméditée, précise le photographe. J’essaie d’être en harmonie, à l’écoute de ce qui m’entoure, et je tente de capter des ambiances et des émotions ».
Somewhere, ouvrage poétique publié en 2018 aux Éditions de Juillet, se lit comme un carnet de bord onirique. Aux images mystérieuses, s’ajoute un texte, écrit par Arnaud Le Gouëfflec, romancier et scénariste de bande dessinée. Un récit rédigé à la première personne, évoquant l’errance et la solitude. Ensemble, la narration et les images emportent le lecteur dans un voyage étrange. Un périple que chacun est libre de vivre à sa façon, au rythme des clichés de Stéphane Mahé.
Le lieu n’a pas d’importance
S’il ne possède pas une grande culture picturale, Stéphane Mahé laisse les œuvres d’art « infuser », et pénétrer son travail. « J’aime l’idée du peintre, avec sa palette de couleurs, qui procède par touches. Je recherche la matière, le grain, le papier, la texture qui donne du vivant », ajoute-t-il. Les clichés, tout en contrastes, évoquent la sensibilité à fleur de peau du courant impressionniste, et les bords de mer colorés d’Harry Gruyaert. Dans un jeu de clair-obscur, le photographe éclaire un personnage ou un paysage d’une lumière fantastique. Un univers aux frontières du rêve. « L’ouvrage puise sa source dans notre quotidien », explique l’artiste. Le lieu n’a pas d’importance, et s’efface au profit d’une ambiance, d’une silhouette ou d’un moment « qui suscite la narration photographique délestée du réel ». Où qu’il soit, Stéphane Mahé capture un environnement sombre et délicat, aux portes de l’imaginaire.
Somewhere, Éditions de Juillet, 35 €, 100 p.
© Stéphane Mahé