Des corps qui se cachent ou se révèlent en partie, des natures mortes énigmatiques qui marquent le temps qui passe comme la recherche d’un sens présent, des archives d’une époque antérieure qui convoquent les souvenirs marqués au fer blanc comme les fulgurances d’un imaginaire… Dans Soliloquy, William Zou fragmente la narration, sème le chaos dans la temporalité pour recomposer un récit alternatif composé de visions sensibles, d’envolées intimes qui touchent différemment. « En replaçant les notions de queerness, de diaspora et de famille dans de nouveaux échos spatiotemporels, je cherche à révéler l’identité en tant qu’expérience fragmentée en continuelle métamorphose. Cette série donne à voir les identités – celles qui sont désirées, perturbées ou rejetées – et aborde les dilemmes liés à l’appartenance et au devenir », explique le photographe venu de Budapest. Et dans le chao de cette syntaxe visuelle chamboulée naissent de nouvelles associations. Celles-ci brouillent les pistes, mettent à mal « l’archétype parfait de la bonne famille au sein de la culture d’Asie de l’est », proposent d’autres cheminements. Des voies moins évidentes, mais plus séduisantes. Qui promettent une évasion, une liberté, une acceptation de ce que l’on est. Jouant avec les émotions – de la tendresse au désir, en passant par l’humour et la mélancolie – William Zou dépose sur son monde un voile de mystère, un œil de conteur. Pour mieux abolir les cases qui formatent son existence, et créer, sans limites, son individualité.
Soliloquy : queerness et diaspora, William Zou recompose son identité fragmentée
© William Zou
À lire aussi
Plongée intime dans le monde de Rene Matić, Flags for countries that don’t exist but bodies that do se lit comme une lettre d’amour à la…
Dans son nouvel ouvrage Les loyautés, la photographe Lise Dua se plonge dans l’étude des gestes qui perdurent génération après…
Explorez
© Matthieu Croizier
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur...
© Sina Muehlbauer
Séries sœurs, Letting go et Unmasking proposent une immersion sensorielle dans les émotions humaines. Sensibles et viscérales, les œuvres...
© Thomas Amen
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes se livrent en images à une forme de résistance, de dépassement de leur...
© Irène Jonas
Photographe et sociologue, Irène Jonas n’a jamais renoncé à aucune de ses deux pratiques. Sans que l’une ne prenne le dessus sur l’autre...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
© Ahmed Khirelsid. Under Control. Courtesy Daniele Tamagni Foundation.
Pour sa troisième édition, le Daniele Tamagni Grant récompense le jeune photographe Soudanais Ahmed Khirelsid pour son travail Under...
© Gareth Phillips
Avec le très surprenant Caligo (2023), Gareth Phillips s’attaque à une entreprise redoutable : envisager l’avenir de l’espèce humaine...
© Mary Svyatskaya
Installée entre Tbilissi et Istanbul, Mary Svyatskaya est à l’origine d’une œuvre aux nuances poudrées, peuplées de muses qui semblent...
© Etienne Francey
Du 20 septembre 2024 au 22 juin 2025, les images oniriques d’une nature en transformation du photographe suisse Etienne Francey entrent...