De l’Europe aux États-Unis, le photographe français Stéphane Duroy, membre de l’agence Vu, a témoigné pendant plus de 40 ans des égarements du 20ème siècle et du désenchantement de notre monde moderne. Les Rencontres d’Arles présentent jusqu’au 29 septembre une exposition rétrospective à La Croisière, tandis que la collection Photo-poche d’Actes Sud lui consacre son dernier ouvrage.
Des ciels bas et des personnages à la mine fatiguée qui hantent des paysages industriels décrépis. Le sourire d’un enfant comme un instant de grâce face à l’adversité. Il y a chez Stéphane Duroy, une contemplation silencieuse qui ne cherche pas à documenter ou même dénoncer la misère. Photographe autodidacte, il fait d’abord ses armes en agence, chez Sipa puis chez Rapho.
Documenter l’histoire sur plusieurs décennies
Très vite, il tourne le dos au travail de commande pour se concentrer sur les projets au long cours de son choix. En 1977, il entame une enquête de plusieurs décennies sur les conséquences du chômage dans le monde ouvrier en Grande-Bretagne. Depuis, tout son travail n’aura de cesse de questionner « les effets de la Grande Histoire sur le destin des peuples ». Il est à Berlin lors de la chute du mur en 1989, avant de se tourner vers les pays du bloc de l’Est où il parcourt les traces des anciens camps d’extermination nazis. En 2000, la publication de son livre majeur, L’Europe des silences, posera les bases de son œuvre, qui fera l’objet par la suite de nombreuses rétrospectives. Également artiste-plasticien, il s’engage à partir de 2009 dans une démarche de destruction-reconstruction de ses archives dont quelques œuvres sont présentées au sein de son exposition éponyme aux Rencontres d’Arles.
Actes Sud
144 pages
14,50€