The Untamed Eye, monographie de la photographe américaine Stephanie Pfriender Stylander a ouvert ses portes à la Galerie de l’Instant. Une exposition à la fois intimiste et rock’n’roll à découvrir jusqu’au 28 novembre.
Lorsqu’on entre dans la Galerie de l’Instant, notre regard s’arrête sur les portraits noir et blanc qui décorent l’espace. Les clichés sont posés avec nonchalance, à même le sol. Les grandes stars, vestes en cuir sur le dos et lunettes de soleil au nez semblent nous dévisager. Ce sont les œuvres de Stephanie Pfriender Stylander, une photographe américaine pour laquelle Julia Gragnon, directrice de la galerie, a craqué. « J’ai découvert son travail à Paris photo l’année dernière », confie-t-elle. « J’étais un peu vexée de ne pas connaître l’auteure de ces images sublimes de Kate Moss. Et puis, quelques mois plus tard, alors que j’étais à New York, j’ai discuté longuement avec une artiste très sympathique… Avant d’apprendre qu’il s’agissait de Stephanie ! »
Julia écoute toujours son intuition, c’est pourquoi sa rencontre avec la photographe l’encourage à exposer ses œuvres. The Untamed Eye se concentre sur les clichés des années 1990 de l’artiste. Dans un joyeux désordre, les portraits aux influences rock’n’roll remplissent les deux salles de la galerie. Sur les murs, on retrouve Vanessa Paradis, Brigitte Bardot, Serge Gainsbourg, Martin Luther King, Nicole Kidman… et bien sûr, Kate Moss. Stephanie est l’une des premières à photographier la Brindille. Toutes les images proviennent du même shooting, de 1992 à New York, et subliment la modèle britannique. « Les cadrages sont osés pour des photoshoots de mode », observe Flora, l’assistante de Julia, « les angles sont très rapprochés, mais Kate est mise en valeur de manière formidable ».
Une belle complicité
« N’importe qui ayant déjà rencontré Stephanie comprend pourquoi ses modèles se sentent à l’aise avec elle »,
confie Julia. « Chaleureuse et enthousiaste, elle fait en sorte qu’une confiance s’installe naturellement ». Si elle photographie des personnalités, Stephanie s’attache à capturer la vulnérabilité de l’humain dans chaque portrait. Une belle complicité naît alors entre l’artiste et ses modèles. Une confiance qui se devine dans chaque regard. En mettant Kate Moss au centre de son exposition, Julia Gagnon sublime cet échange précieux. « Tous les photographes qui ont travaillé avec elle vous diront que lorsqu’elle apparaît, quelque chose se passe », précise-t-elle. Le shooting mis en avant à la galerie est l’un des premiers de la mannequin aux États-Unis. Traits fins, pommettes saillantes et air désinvolte, la jeune britannique sait déjà s’accaparer l’objectif. Pourtant, Kate se dévoile à Stephanie avec une honnêteté rafraîchissante. Un instant rare, auquel Julia rend hommage dans The Untamed Eye.
Un livre du même nom est disponible aux éditions MW, 45 $, 168 p.
© Stephanie Pfriender Stylander