10. Don McCullin, Looking Beyond the Edge
Reconnu comme l’un des plus grands photographes de guerre de la fin du XXe siècle, Don McCullin est l’auteur de certaines des photographies les plus emblématiques et déterminantes des conflits au Vietnam, à Chypre, à Beyrouth et au Biafra. L’exposition qui lui est consacrée aux Rencontres d’Arles révèle pour la première fois toute l’étendue et la profondeur de sa pratique, qui va bien au-delà d’images de guerre. Son expérience en tant que photographe documentaire et son attrait pour les photographies de paysages sont au cœur de cette exposition.
– Lieu : Église Sainte-Anne
9. Hara Kiri Photo
Vingt-cinq ans d’une histoire orgiaque et chaotique : de 1960 à 1985, Hara Kiri, journal « bête et méchant » a attaqué la société française à la grenade de l’humour, de la provocation et du détournement. Pourtant, si Hara Kiri a révélé trois générations de dessinateurs, on occulte trop souvent la place remarquable de la photographie dans son succès et sa postérité. De cette épopée bruyante et grandiose, Thomas Mailaender et Marc Bruckert, commissaires de l’exposition, ont retrouvé de nombreux intervenants : les photographes encore vivants, celles et ceux qui ont posé devant l’objectif, des photos originales retouchées (à la gouache puis à l’aérographe), des tirages pour la photogravure, des cartes postales et objets promotionnels… Commissaires d’expositions : Thomas Mailaender et Marc Bruckert
– Lieu : Grande Halle
8. Monstres, faites-moi peur !, Un regard oblique sur les monstres au cinéma
Les fictions générées par les cultures alternatives comme la science-fiction, le fantastique ou l’utopie alimentent d’étonnants réservoirs d’images. La mémoire contemporaine s’y plonge sans a priori pour mettre à jour ses peurs et fantasmes. Ainsi le cinéma de genres – plus communément de mauvais genres – abonde en œuvres excentriques qui engendrent certains mythes de la modernité. Géants, vampires, mort-vivants, extra-terrestres, créatures mythologiques, êtres anormaux et difformes, ces personnages décadents évoluent tant bien que mal aux côtés des humains. L’exposition Monstres, faites-moi peur ! confronte notre regard à l’idée de la norme et propose une approche qui ne se limite pas à la contemplation de l’anormalité ; elle invite à parcourir les marges de ce qui tend à nous rendre plus ou moins humain. Commissaires d’exposition : Marc Atallah et Frédéric Jaccaud
– Lieu : Grande Halle
7. Laia Abril, Histoire de la misogynie, chapitre un : l’avortement
Bien qu’il existe aujourd’hui des manières d’avorter sûres et efficaces, 47 000 femmes meurent chaque année des suites d’avortements clandestins. Par-delà les pays et les religions, les lois et la pression sociale interdisent à des millions de femmes l’accès à l’avortement et les forcent à mener à terme des grossesses non désirées. Beaucoup d’entre elles sont mineures, ont été victimes de viols ou mettent leur santé en danger. Pour son projet intitulé De l’avortement, Laia Abril documente et conceptualise les risques encourus par ces femmes qui se voient refuser un accès libre, légal et médicalisé à l’interruption de grossesse. En tissant sa toile autour d’enjeux éthiques et moraux, Abril crée une série autour des manifestations visuelles et textuelles des mécanismes sociaux, des stigmates et des tabous qui entourent l’avortement.
– Lieu : Magasin électrique
6. Work in progess (W. I. P.)
Les W.I.P, regroupant cette année les travaux de 65 jeunes artistes, sont le fruit d’un travail collectif entre les étudiants de l’ENSP, la commissaire associée Armance Rougiron, la scénographe Elizabeth Guyon et les graphistes Paul Cabanes et Eva Lambert. Ce projet pensé par les étudiants offre une opportunité unique d’être acteur d’une expérience collective à l’occasion des Rencontres de la Photographie d’Arles, dans le cadre du festival Voies Off 2016. Photographies, vidéos, installations et performances tisseront dans ce lieu au passé solennel un réseau d’indices au coeur desquels les visiteurs seront invités à déceler des questionnements et envisager la recherche de perspectives nouvelles. L’ensemble, volontairement déconstruit, s’ouvre aux réappropriations afin d’y projeter sa propre histoire.
– Lieu : Église Saint-Julien
5. Yann Gross, The Jungle Show
Lorsque Francisco de Orellana, conquistador espagnol, part à la recherche de canneliers en 1541, il ne se doute pas que le hasard le mènera jusque dans les méandres du plus grand cours d’eau du monde : l’Amazone. Campagnes d’évangélisation, construction de routes, fièvre du caoutchouc, extraction de pétrole ou ruée vers l’or : cette zone fluviale n’a cessé d’être un carrefour d’échanges et d’attirer les convoitises. En remontant les traces d’expéditions passées et grâce à des mises en scène discrètes, ce carnet de voyage révèle diverses facettes de l’Amazonie contemporaine et de ses périphéries. Mes différentes collaborations avec des communautés locales m’ont permis d’explorer la complexité des hybridations et des mystères qui traversent la forêt. Une fois plongé dans cet univers domestiqué, les clichés romantiques des terres oubliées ou du bon sauvage sont vite oubliés. Cette errance visuelle questionne plus largement la notion de progrès et de développement.
– Lieu : Magasin électrique
4. Parfaites imperfections, L’art d’embrasser le hasard et les erreurs
De nos jours, la majeure partie de l’art, du design et de la photographie s’attache à représenter la perfection. Cette perfection mise en scène, impeccable et sous contrôle semble être le reflet de notre éternelle quête de clarté et de calme et fonctionne comme un antidote au chaos de nos vies. Les techniques numériques ont créé une abondance d’images : nous prenons des photographies encore et encore, jusqu’à avoir la bonne. Les photographies imparfaites sont supprimées tandis que les bonnes se voient retouchées. Dans notre culture obsédée par la perfection, nous fuyons les erreurs, ce qui est à mon humble avis une catastrophe. De plus en plus d’artistes et de photographes prennent pour sujet de leur travail les échecs heureux. Cette exposition offre un large panorama des parfaites imperfections les plus réussies créées dans la photographie, le design et l’art contemporain. Elles sont l’œuvre d’artistes qui aiment combattre la perfection, embrasser le hasard et chercher de fabuleuses erreurs. Commissaire d’exposition : Eric Kessels
– Lieu : Palais de l’Archevêché
3. Nothing but blue skies
Nothing but Blue Skies
est une chanson écrite par Irving Berlin en 1926. Son titre fait écho à la couleur du ciel le matin du 11 septembre 2001. Diffusé en boucle et en temps réel sur les téléviseurs du monde entier, le récit de cette journée marque une ère nouvelle dans l’histoire des médias. L’événement ne va pas sans l’image, il a été conçu pour elle et par elle. La plupart des artistes de cette exposition se sont appuyés sur des documents existants pour en proposer de nouvelles lectures. Accumulant, détournant, déstructurant ou esquivant cette masse, ils questionnent, de manière indépendante, sur près de quinze années, le traitement visuel de ce drame. À travers des mediums et des formes variés, Nothing but Blue Skies ne s’attache pas à l’événement, son horreur, ses causes ou ses conséquences, mais à la répétition de son image et à son effacement symbolique. Commissaires d’exposition : Mélanie Bellue et Sam Stourdzé
– Lieu : Capitole
2. Eamonn Doyle, End.
End. sonde les forces motrices qui animent le photographe et son sujet dans une exposition explorant le Dublin natal d’Eamonn Doyle au travers des séries i, ON et End. Dernier volet d’une trilogie, End. ne constitue pas moins le pivot de l’œuvre dans son ensemble. Dans i, de mystérieuses silhouettes sont absorbées par le paysage intérieur de leur point d’ancrage, figées dans une chorégraphie silencieuse. Les géants en noir et blanc de ON se convul- sionnent dans leur propre image en accrochant la dure lumière dublinoise. End. se déploie dans une séquence d’événements – boucles spatio-temporelles – qui donnent à voir une ville dont le béton est aussi esthétique que le flux des passants. À la fois livre et installation, End. est né de la collaboration d’Eamonn Doyle, de Niall Sweeney et de David Donohoe. Construit autour des photographies de Doyle, ce travail présente également des illustrations et une bande-son signées Sweeney et Donohoe. Commissaire d’exposition : Niall Sweeney
– Lieu : Espace Van Gogh
1. Sara Galbiati, Peter Helles Eriksen et Tobias Selnæs Markussen, Phenomena
Quelle est la nature du phénomène ovni ? A-t-on affaire à une histoire commercialement rentable, à une illusion et à ses conséquences sociales, à un mythe religieux ou encore à un phénomène physique ? À travers un voyage en forme d’enquête dans les États du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l’Arizona, Tobias Selnæs Markussen, Sara Galbiati et Peter Helles Eriksen documentent cette religion alternative et examinent le besoin de croyance des humains. L’exposition tente d’interpréter la quête éternelle de substance de l’homme moderne et sa terreur face à l’absence de sens.
– Lieu : Ground Countrol