« Treehugger : Wawona », prix du Meilleur Film VR

05 juillet 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
« Treehugger : Wawona », prix du Meilleur Film VR

Hier, au couvent Saint-Césaire, le jury du VR Arles festival annonçait le prix du Meilleur film à l’occasion de la troisième édition du festival dédié à la réalité virtuelle. Marshmallow Laser Feast remporte le prix du Meilleur Film avec Treehugger : Wawona tandis qu’Angel Manuel Soto reçoit le coup de cœur du jury pour Dinner Party.

17H30. Après deux heures de délibération, les membres du jury se montrent – James Thierrée, Marie Guillaumond, Christophe Miles, Marie Gillain, Charlotte Abramow, Renaud Grand-Clément et Vincent Pérez. Tous ont été frappés par la diversité des propositions. La présidente du jury Marie Gillain a souligné l’expérience physique. « C’est un choc physique incroyable qui nécessite de lâcher-prise, de s’oublier complément ». Pour cette troisième édition, le VR Arles Festival présente 21 créations regroupées en quatre catégories (fiction, documentaire, film d’art et jeune public). « La VR se dissémine au sein des Rencontres d’Arles et on aime ça », confie le directeur des Rencontres, Sam Stourzé.

L’annonce tombe. Le prix du Meilleur Film 2018 est attribué à Marshmallow Laser Feast pour son film Treehugger: Wawona. Angel Manuel Soto reçoit quant à lui le coup de cœur du jury pour Dinner Party, une expérience réalité virtuelle basée sur une histoire vraie d’un couple ayant prétendu avoir été enlevé par des extraterrestres.

© Angel Manuel Soto

© Angel Manuel Soto

Une prise de conscience par l’expérience

Quelle est la vie d’un arbre ? Comment fonctionne un séquoia ? Et puis, peut-on devenir arbre ? Durant une quinzaine de minutes, le visiteur ne fait plus qu’un avec un arbre qui se déploie des racines jusqu’à la cime. Telle une particule d’eau, il évolue dans un séquoia géant. Le souffle du vent et le bruissement des feuilles finissent par l’immerger dans l’un des arbres les plus volumineux au monde. Le collectif Marshmallow Laser Feast a relevé un pari fou : montrer l’invisible. L’origine de cette expérience inédite ?  Huit passionnés et plusieurs échanges avec des scientifiques. « La science est une fenêtre sur le monde et il me semble qu’une compréhension scientifique ajoute beauté et émerveillement à l’existence », explique Barnaby Steel, le directeur de Marshmallow Laser Feast.

« Ce projet est le fruit d’une passion pour l’exploration des merveilles de la nature et du modeste impact que cela a sur toutes les personnes impliquées. » Pourtant, au-delà de cette production poétique, Barney et son équipe soulèvent des questions existentielles. Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que la beauté ? Et surtout, pourquoi sommes-nous si déconnectés du monde réel ? « Combien oublient que le thon est un animal sauvage avant d’être une boîte de conserve ? Nous sommes ravis de pouvoir acheter des pommes, mais que savons-nous du pommier et du producteur ? L’être humain a créé ce mode de vie stressant et ce mode de consommation déshumanisé, où la relation à l’autre et à la nature n’est que distance ». Si Treehugger : Wawona permet de lâcher-prise, il invite aussi à nous reconnecter au monde, à la vraie vie. Une prise de conscience par l’expérience qui souligne deux choses : l’individualité est un concept démodé et le temps n’est pas toujours une question d’argent. Marshmallow Laser Feast signe ici une expérience grandeur nature où nature et beauté se confondent. « On a rien fait, on a juste copié un arbre » conclut pourtant Barnaby Steel.

Le VR festival vous accueille jusqu’au 26 août, de 10h à 19h. Plus d’informations sur le site.

© Marshmallow Laser Feast © Marshmallow Laser Feast

© Marshmallow Laser Feast

© Marshmallow Laser Feast

© Marshmallow Laser Feast

© Marshmallow Laser Feast

Explorez
Dans l’œil de Juliette-Andréa Élie : éprouver le paysage qui se transforme
© Juliette-Andréa Élie, œuvre réalisée dans le cadre d'une résidence au musée Nicéphore Niépce
Dans l’œil de Juliette-Andréa Élie : éprouver le paysage qui se transforme
Cette semaine, plongée dans l’œil de Juliette-Andréa Élie. Au moyen de diverses techniques, la photographe et plasticienne compose des...
22 juillet 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Dans l’œil de Massimiliano Corteselli : l’inextinguible feu du mont Chimère
© Massimiliano Corteselli
Dans l’œil de Massimiliano Corteselli : l’inextinguible feu du mont Chimère
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Massimiliano Corteselli, auteur de la série Contrapasso. Dans ce projet au long cours, dont nous...
15 juillet 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Change à la Galerie Triangle : six histoires de ravage et d'espoir
© Dana Tentea / Courtesy of Galerie Triangle
Change à la Galerie Triangle : six histoires de ravage et d’espoir
Du 1er au 14 juillet, dans le cadre des Rencontres d’Arles, la Galerie Triangle consacre une exposition à la cause environnementale, et...
28 juin 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Une photographie contemporaine 100% nature à l’Abbaye de l’Épau
© Myrto Papadopoulos
Une photographie contemporaine 100% nature à l’Abbaye de l’Épau
Jusqu’au 3 novembre, l’Abbaye de l’Épau présente Dans les herbes hautes, une série d’expositions contemplatives qui ont lieu dans son...
27 juin 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
© Cait Oppermann
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
Ce vendredi 26 juillet est marqué par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. À cette occasion, nous vous...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
© Iwane Ai. A New River series, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
À l’occasion des dix ans du Festival, Kyotographie investit les Rencontres d’Arles pour la première fois. L’exposition...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
© Jules Ferrini
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
À travers deux séries, Noires sœurs et Modern Sins, Jules Ferrini plie la lumière et le temps pour faire vibrer l’obscurité d’un...
26 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
© Robin de Puy
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
L'exposition Waters & Meer - Robin de Puy revient sur deux séries de la photographe néerlandaise. Un hommage aux populations rurales...
25 juillet 2024   •  
Écrit par Costanza Spina