Trou noir, Marilyn Monroe et Tchernobyl : le portrait chinois de Gaël Bonnefon

10 mars 2022   •  
Écrit par Julien Hory
Trou noir, Marilyn Monroe et Tchernobyl : le portrait chinois de Gaël Bonnefon

Fidèle aux ambiances fiévreuses ou paysages irradiés… Gaël Bonnefon continue de délivrer son non-message au monde. À travers ses images à la matérialité presque palpable et aux couleurs crues, le photographe et réalisateur installé à Toulouse compose un univers singulier. Par un traitement particulier du négatif, il extrait du réel une saveur acide. Comme il nous le confiait à l’occasion de la sortie de Même Soleil (éd. IIKKI), un projet mené avec le musicien Frédéric D. Oberland : « Franchement, je m’en fous des délires poétiques. Je ne délivre aucun message, aucune morale, je n’ai pas de leçon à donner. Nous sommes sous un même axe, dans la transpiration, le ressenti, l’abstraction ». Exposé jusqu’au 16 avril par la galerie Zoem, à Marseille, Gaël Bonnefon, un habitué des publications de Fisheye, nous offre un portrait chinois déroutant à la fois sincère, drôle et décalé. Des images presque toutes inédites.

Une de tes images ?

Toutes. Pourquoi choisir ?

© Gaël Bonnefon

Une lumière ?

La lumière d’un trou noir.

La lumière au bout du couloir.

Une lumière aléatoire.

 

Un papillon de lumière.

Un sabre laser.

 

La lumière de l’espoir (rires).

© Gaël Bonnefon

Une couleur ?

Celle-ci…

© Gaël Bonnefon

Une image iconique ?

Le Saint-Suaire.

Un modèle rêvé ?

Marylin Monroe à 96 ans.

Une émotion ?

L’angoisse apaisée. Une forme d’ellipse.

© Gaël Bonnefon

Un paysage ?

Quelque part près de Halkidiki, en Grèce.

© Gaël Bonnefon

Un personnage  ?

Cléopâtre et Spinoza ou bien Colette Magny.

Un pays / une ville ?

Les Carpates, une dictature joviale, ou Tchernobyl avant le 26 avril 1986 à 1h 23 min 45s.

© Gaël Bonnefon

Un animal ?

Une Gorgone.

Un décor  ?

Un huit-clos… Les nains aussi ont commencé petits.

Un livre ?

Un anti-manuel de survie ou peut-être un livre de Bernard-Marie Koltès.

© Gaël Bonnefon

Un film ?

Annette

de Leos Carax (2021).

Un morceau de musique ?

Le prochain Oiseaux-Tempête.

Un lieu culturel ?

Zoème à Marseille, le paradis ou Disneyland.

© Gaël Bonnefon

Un penseur et sa citation ?

« Je ne penserai pas », Rodin

© Gaël Bonnefon

Une anecdote ?

Cette interview.

© Gaël Bonnefon

© Gaël Bonnefon

Explorez
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d'images
© Jenny Bewer
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d’images
Dans son numéro #73, Fisheye sonde les représentations photographiques de l’amour à l’heure de la marchandisation de l’intime. À...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
RongRong & inri : « L'appareil photo offre un regard objectif sur le sentiment amoureux »
Personal Letters, Beijing 2000 No.1 © RongRong & inri
RongRong & inri : « L’appareil photo offre un regard objectif sur le sentiment amoureux »
Le couple d’artiste sino‑japonais RongRong & inri, fondateur du centre d’art photographique Three Shadows, ouvert en 2007 à Beijing...
04 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Valentine de Villemeur : un réfrigérateur révélateur
© Valentine de Villemeur
Dans l’œil de Valentine de Villemeur : un réfrigérateur révélateur
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Valentine de Villemeur. La photographe a consigné le parcours de sa procréation...
01 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Yu Hsuan Chang : des femmes et des montagnes
G-Book © Yu Hsuan Chang
Yu Hsuan Chang : des femmes et des montagnes
Dans des collectes effrénées d’images, la photographe taïwanaise Yu Hsuan Chang transcrit autant la beauté de son pays que la puissance...
25 août 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
© Bohdan Holomíček
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
Créé en 2022, le Prix Viviane Esders rend hommage à des carrières photographiques européennes souvent restées dans l’ombre. Pour sa...
06 septembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Sandra Calligaro : à Visa pour l'image, les Afghanes sortent de l'ombre
Fahima (17 ans) révise dans le salon familial. Elle suit un cursus accessible en ligne sur son smartphone. Kaboul, Afghanistan, 24 janvier 2025. © Sandra Calligaro / item Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder
Sandra Calligaro : à Visa pour l’image, les Afghanes sortent de l’ombre
Pour la 37e édition du festival Visa pour l’Image à Perpignan qui se tient jusqu’au 14 septembre 2025, la photojournaliste Sandra...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d'images
© Jenny Bewer
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d’images
Dans son numéro #73, Fisheye sonde les représentations photographiques de l’amour à l’heure de la marchandisation de l’intime. À...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
Diverses espèces de requins, dont certaines sont menacées d'extinction, tandis que d'autres sont classées comme vulnérables, ont été ramenées à terre à l'aube par des pêcheurs commerciaux au port de Tanjung Luar, le lundi 9 juin 2025, à Lombok Est, en Indonésie. Tanjung Luar est l'un des plus grands marchés de requins en Indonésie et en Asie du Sud-Est, d'où les ailerons de requins sont exportés vers d'autres marchés asiatiques, principalement Hong Kong et la Chine, où les os sont utilisés dans des produits cosmétiques également vendus en Chine. La viande et la peau de requin sont consommées localement comme une importante source de protéines. Ces dernières années, face aux vives critiques suscitées par l'industrie non réglementée de la pêche au requin, le gouvernement indonésien a cherché à mettre en place des contrôles plus stricts sur la chasse commerciale des requins afin de trouver un équilibre entre les besoins des pêcheurs et la nécessité de protéger les populations de requins en déclin © Nicole Tung pour la Fondation Carmignac.
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
La lauréate de la 15e édition du Prix Carmignac vient d’être révélée : il s’agit de la photojournaliste Nicole Tung. Pendant neuf mois...
04 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot