« Une photographie qui tremble »

11 mai 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
« Une photographie qui tremble »

Vous avez raté l’expo-événement Eyes Wild Open qui s’est tenue à Bruxelles jusqu’au 22 avril dernier ? Une séance de rattrapage est possible grâce au magnifique ouvrage qui en est tiré et qui vous plonge dans la photographie dite “tremblante”.

« Une photographie qui tremble donc, mais de quoi ? De peur ? De colère ? D’alcool ? De folie, d’amour ou de froid ? De rire peut-être ». C’est avec les mots de la journaliste Caroline Bénichou que l’on revient sur Eyes Wild Open, un ouvrage prolongeant l’exposition qui se tenait au musée Le Botanique, à Bruxelles. Quand on lit les mots de Marie Sordat, commissaire et photographe, on regrette de n’avoir pu visiter cette exposition-manifeste, présentée dans le dernier numéro de Fisheye.

Tout comme au musée Le Botanique, l’ouvrage met l’accent sur une trentaine de photographes internationaux cherchant une nouvelle écriture photographique. Entre les images de Daido Moriyama, Alisa Resnik ou encore Antoine d’Agata, on y trouve plusieurs interviews intéressantes menées par Marie Sordat. Celle-ci s’intéresse avec Christian Caujolle, l’un des fondateurs de l’agence VU’, à la définition de la photographie aux États-Unis dans les années 1950. Avec le galeriste Jean-Kenta Gauthier, elle revient sur l’émergence de la photographie au Japon et l’apparition de la revue Provoke. Elle développe avec Gilou Le Gruiec, autre fondatrice de l’Agence VU’, le thème de la frontière ténue entre le réel et le documentaire. Elle interroge également Laura Serani, commissaire d’exposition, directrice artistique et auteure, présidente du prix Résidence Photographie de la Fondation des Treilles depuis 2014, sur l’évolution de la photographie contemporaine.

Autre pépite : la délicieuse analyse du travail du photographe portugais Paulo Nozolino. « Chaque photographie est, pour lui, une preuve de vie. Une renaissance. Aussi un acte de protestation, même s’il se définit parfois comme « un témoin en fuite » ».  L’auteure et journaliste Brigitte Ollier évoque son « outrenoir » et rappelle l’essence même de ses images.

À la fin de l’ouvrage, une frise chronologique permet de (re)situer les auteurs et les productions photographiques dans l’histoire. Un outil confirmant qu’Eyes Wild Open est bien plus qu’un catalogue d’exposition. Il devient alors une bible illustrée indispensable pour les amateurs de la photographie en noir et blanc.

Sans titre, 2012 © CharpentierBy the Rivers of Kings, 2008 © Jacob Aue SobolVolta, 2014 © Gabrielle DuplantierEyes Wild Open, Éditions André Frère, 39,50 €, 240 p.

Explorez
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
I Saw a Tree Bearing Stones in Place of Apples and Pears © Emilia Martin
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye dépeignent différentes réalités. Certains puisent leur inspiration...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Sandra Eleta
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
22 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La Galerie Carole Lambert réenchante l'œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Petit cheval de Quito © Archivo Manuel Álvarez Bravo
La Galerie Carole Lambert réenchante l’œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Jusqu'au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Rondônia (Comment je suis tombé amoureux d’une ligne), 2023 © Emilio Azevedo
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Présentée dans le cadre du festival PhotoSaintGermain et au musée du Quai Branly, l'exposition Rondônia. Comment je suis tombé amoureux...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
I Saw a Tree Bearing Stones in Place of Apples and Pears © Emilia Martin
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye dépeignent différentes réalités. Certains puisent leur inspiration...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Sandra Eleta
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
22 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La Galerie Carole Lambert réenchante l'œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Petit cheval de Quito © Archivo Manuel Álvarez Bravo
La Galerie Carole Lambert réenchante l’œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Jusqu'au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger