Focus sur les trois découvertes préférées des lecteurs, présentées en février dernier sur le site de Fisheye.
1.Hélène David
Réalisme magique, c’est le terme qui pourrait définir l’œuvre d’Hélène David. Dans son ouvrage Noces ou Les Confins sauvages, les photographies dialoguent avec des dessins en relief et des poèmes. Une plongée en apnée dans l’univers merveilleux et sauvage de la Méditerranée. L’ouvrage d’Hélène David, publié par les éditions Sun Sun, est un objet étrange et fascinant. Les photographies, échos de voyages maritimes et délicats, mêlent hommes, animaux et nature dans une forme de transcendance. À leurs côtés, des pages en relief, dessins de Gildas Sécrétan, ponctuent le récit. « C’est une expérience tactile », explique Hélène, « un fossile, une empreinte, quelque chose de disparu qui viendrait s’inscrire dans la matière ». Les pages dialoguent, donc, entre les instants éphémères, fluides des clichés, et l’empreinte éternelle dans le papier. Puis l’histoire s’achève, sur des mots de Donatien Garnier, poète et ami de la photographe. « Il ferme le récit visuel, comme une porte sonore et âpre, une forme de brutalité », dit-elle.
© Hélène david
2.Kathleen Meier
La jeune photographe Kathleen Meier utilise l’image pour essayer de comprendre le monde qui l’entoure. Sa série Huis Clos nous propose un voyage psychologique où la poésie côtoie la claustrophobie. Sombres et mystérieuses, les photographies qui peuplent Huis Clos nous parlent d’enfermement. Pourtant, ici, l’homme est absent. Spleen et étrangeté s’échappent de ces lieux vides où la solitude est plus que suggérée. « J’utilise la photographie pour exprimer des sensations, des réflexions personnelles, pouvant être universelles », explique Kathleen. « Ainsi, je peux parler avec tout le monde ». C’est un véritable récit autour d’isolement qu’elle propose à son public. « Huis Clos est un enfermement suggestif, on y réagit comme face à une situation sans issue, au sens littéral comme au figuré ». Douce nostalgie et sentiment d’oppression se bousculent face au calme inquiétant de ces espaces abandonnés.
© Kathleen Meier
3.Danielle Lessnau
Dans sa série Extrémité, Danielle Lessnau, photographe basée à Brooklyn, se met en scène. Ses clichés, énigmatiques et tendres, sont pris depuis un appareil miniature placé à l’entrée de son sexe. Rencontre avec l’artiste, et sa vision unique des corps, des relations.
« J’ai crée huit minuscules appareils à partir de vieilles cartouches de film, pour pouvoir photographier mes amants depuis l’intérieur de mon corps. Je voulais que celui-ci devienne l’objectif. Chaque cliché représente un instant unique, durant lequel mon partenaire et moi-même restions figés pendant quelques minutes », raconte la photographe.
© Danielle Lessnau