Le MAC VAL investit les couloirs de l’aéroport Paris-Orly avec une sélection de ses œuvres majeures. Une façon de déplacer les lieux du musée et d’aller à la rencontre de nouveaux publics. Dans le même temps, l’institution accueille en son sein Histoires vraies, une exposition de plus de 40 artistes qui décortiquent les nouvelles façons de se représenter. À découvrir jusqu’au 17 septembre.
Inauguré en 2005, le musée d’art contemporain du Val-de-Marne est le premier à se consacrer à la scène artistique contemporaine en France depuis les années 1950. Depuis, le MAC VAL n’a eu de cesse de questionner le rôle d’un musée régional en adoptant une posture résolument tournée vers le territoire et le public. La vocation profonde de ce lieu n’est pas de rester un « musée » au sens immobile du terme, mais d’accueillir, de concourir à l’épanouissement de chacun·e, de nous confronter à l’autre. L’Aéroport Paris-Orly a ainsi invité le MAC VAL dans ses couloirs pour que ses œuvres vivent d’une façon nouvelle. Depuis le 29 juin, le chemin entre Orly 3 et Orly 4 est paré d’un échantillon de la collection du musée que les passager·ères du monde entier peuvent découvrir. L’idée est bien de donner l’impression que « les lieux du musée ont été ici déplacés », comme l’indiquent les organisateur·ices. Le voyage des passager·ères « prendra alors des airs de flâneries, allant de surprises en découvertes, comme dans les espaces du musée. » Le MAC VAL accueille plus de 2500 œuvres contemporaines. Pour l’Aéroport Paris-Orly, une sélection est proposée, comptant des noms tels que Christian Boltanski, Tatiana Trouvé, Kader Attia, Agnès Varda, Clément Cogitore, Gina Pane, Annette Messager, Pierre Huyghe ou Mimosa Echard…
Histoires vraies, l’expo qui explore les nouvelles représentations de soi
Jusqu’au 17 septembre, le MAC VAL accueille Histoires vraies, une exposition collective de plus de 40 artistes contemporain·es qui questionnent les représentations de soi et la frontière entre réel et fiction. Tout paraît mouvant dans les sociétés actuelles, où un certain relativisme néolibéral nous pousse à voir le monde plus à notre image qu’à l’image de ce qu’il est réellement. La notion de storytelling est plus que jamais au centre des recherches artistiques. En parcourant Histoires vraies, nous entrons dans des histoires tellement différentes, racontées par des biais si uniques que nous sommes amené·es à nous demander si finalement le réel existe vraiment. Tout est superposition et interprétation. Cette exposition prolonge les recherches autour de la construction du sujet, développées dans les évènements temporaires depuis 2005. Elle s’inscrit dans la continuité de l’exposition collective Lignes de vies (une exposition de légendes), présentée en 2019, qui explorait les passages poreux entre art et autobiographie, entre réel et fictions. Au sein de cette nouvelle exposition, les artistes font le choix de la fiction tout en gardant une posture descriptive et parfois documentaire. « De la fiction pour mettre en crise, en question, déconstruire, faire apparaître ; de la fiction pour conjurer, éloigner ; de la fiction pour réparer, raconter autrement ; aider, accompagner, transmettre ; mais aussi creuser les apparences, interroger les faits, leur véracité, les modes de narrations mêmes, écrit le commissaire Frank Lamy. De la fiction pour proposer des alternatives aux “grands récits” enfermants, de la fiction pour le simple et joyeux plaisir de fabuler. »