Zissou est un photographe qui a connu un changement des plus radicaux au cours de son existence, et réside désormais dans la jungle, à Bali, en Indonésie. Il capture, simplement et habilement, la beauté qui habite en ces lieux.
La photographie, pour Zissou, est une affaire de famille. Son nom original, il le tient du frère aîné du français Jacques-Henri Lartigue, que l’on surnommait ainsi. Dès sa naissance, l’enfant joue dans les chambres noires de son oncle – « artiste exceptionnel », déclare-t-il – fouille dans les sacs où se trouvent les appareils photo de son père – un photojournaliste primé – les retourne dans tous les sens, expose accidentellement certaines des pellicules. « Je considérais le 8e art comme leur monde à eux, et j’ai donc plutôt choisi, plus tard, la peinture, le graphisme numérique et la conception de sites web », confie-t-il. Pourtant, arrive une révélation : posant les pieds à Bali pour la première fois à l’occasion de ses vacances, son boîtier 33 mm lui apparaît comme l’outil parfait pour raconter cette île glorieuse, à la nature foisonnante et à la lumière éclatante.
« La photographie que j’aime le plus est celle qui place l’artiste comme un réacteur de la vie qui nous entoure, révèle-t-il. Depuis plus d’une dizaine d’années, Zissou a été acclamé pour ses clichés de paysage et ses documentaires, développant un vocabulaire visuel singulier. « L’excitation de ne pas savoir ce que je pourrai trouver au fil de mes aventures atténue tout risque d’ennui », se réjouit-il. Tombé amoureux de l’île indonésienne, et désormais bien loin du monde de l’entreprise, il y est devenu un défenseur de l’autosuffisance et vit dans une forêt tropicale, avec peu de moyens – car ici, tout peut pourrir. Le choix de ses sujets reflète son mode de vie, la nature et son lien avec sa communauté. Instinctive, sa pratique est fluide et rapide, afin de ne jamais rien abîmer des moments authentiques qu’il partage. Tâches quotidiennes, célébrations sacrées, visages des locales·aux et des étranger·es, ses images éthérées, extrêmement saisissantes, reflètent le point de vue d’un touriste devenu un participant de la culture forte qu’il célèbre. Son œuvre dit sa propre histoire, au fur et à mesure qu’il la vit.