Zone i, nouveau lieu culturel situé en Loir-et-Cher, ouvrira ses portes le 4 mai 2019. Un espace artistique et engagé, dédié aux questions environnementales.
Photographe, vidéaste et cofondateur du collectif Tendance Floue, Mat Jacob inaugurera, le 4 mai 2019, Zone i, un lieu culturel situé en Loir-et-Cher. Un projet construit en collaboration avec sa compagne, Mónica Santos, graphiste, scénographe et commissaire d’expositions. « Nous voulions quitter la ville, et réfléchir à des modes de vie alternatifs, davantage en adéquation avec notre positionnement politique », précise Mat Jacob. Le couple a vendu un appartement qu’il possédait à Montreuil pour acheter un Moulin, situé à environ une heure de Paris en transport. Leur objectif ? Le transformer en un espace artistique, qui abriterait des expositions, mais aussi des tables rondes, des ateliers, des concerts, ou encore des projections. « S’il se trouve dans une région peu sauvage, il est néanmoins au cœur d’un site naturel protégé, dans une vallée assez isolée du monde extérieur », ajoute-t-il. Un lieu tellurique, imprégné par la nature.
« Nous destinons ce moulin à l’accueil d’événements autour de l’image, influencées par des enjeux écologiques », explique le cofondateur de Zone i. Au rythme d’environ cinq rendez-vous par an, le lieu vise à promouvoir un nouveau mode de pensée, destiné au public local comme aux visiteurs urbains. Un projet complexe, porté par une appellation originale. « Zone i peut signifier Zone inondable, mais aussi Zone image, ou encore Zone imminente – une référence à l’urgence de la question climatique », commente Mat Jacob. Un programme engagé, s’ouvrant sur l’exposition Un monde qui se noie, de Gideon Mendel, le 4 mai 2019.
Un monde qui se noie
Photographe sud-africain, Gideon Mendel s’intéresse aux inondations et à leur impact sur l’humanité. « Il s’agit d’une problématique environnementale importante, mais aussi d’un petit clin d’œil, puisque notre moulin est situé en zone inondable », confie Mat Jacob. L’auteur a voyagé dans treize pays afin de documenter les dégâts causés par l’eau : au Royaume-Uni, en Inde, à Haïti, au Pakistan, en Australie, en Thaïlande, au Nigeria, en Allemagne, aux Philippines, au Brésil, au Bangladesh, aux États-Unis et en France. Dans Un monde qui se noie, il explore la dimension humaine du réchauffement climatique. Un récit intime et touchant, divisé en deux travaux : Portraits submergés, qui représente des victimes des inondations, posant au cœur de leurs foyers détruits, et Traces d’eau, dévoilant des photographies détruites par l’eau. En passant du documentaire à l’art plastique, Gideon Mendel donne à voir les dégâts désastreux de l’eau dans le quotidien. Ses images, abîmées par l’inondation, se transforment en œuvres tristes et poétiques. Un travail aussi touchant que singulier, révélant notre vulnérabilité face aux changements environnementaux.
© Gideon Mendel
Zone i