Janvier 2025

Fisheye Magazine #69 : Soupçon

Fisheye Magazine #69 : Soupçon

« Dans les entrailles de ce numéro d’hiver, où l’on adore se faire peur en lisant des polars au coin du feu sous un plaid en mohair, Fisheye vous invite aux faits divers : pas de larcin, pas de forfait sans envergure, mais des crimes de sang, ceux qui sont élaborés, qui recèlent des motifs, parfois une préméditation, voire un esprit machiavélique. Évidemment, nous avons fait cela à la sauce Fisheye. Avec une certaine retenue, un pas de côté, de nouvelles narrations visuelles, des artistes qui transcendent le sujet pour réinventer des codes éculés », écrit Benoît Baume, fondateur du magazine, dans l’édito de notre numéro en kiosque. De fait, intitulé SoupçonFisheye #69 s’intéresse aux faits divers. Pour ce faire, il revient sur l’histoire de son traitement dans la presse et dévoile les projets de photographes qui renouvellent l’imagerie d’un genre qui fait couler beaucoup d’encre.

Notre cahier central propose ainsi de nouvelles narrations du fait divers en offrant d’autres perspectives. Theo Wenner est le premier photographe à avoir pu s’immiscer dans le quotidien au sein de la division homicide du New York City Police Department, aussi connu sous le sigle NYPD. En résulte la série Homicide, qu’il a réalisée en deux ans, en suivant une équipe d’enquêteurs par intermittence. Angela Strassheim immortalise, quant à elle, des pavillons de banlieue tranquilles en apparence dans Evidence. Pourtant, comme le révèle le luminol qu’elle emploie dans ses tirages, ceux-ci ont été le théâtre de l’horreur. 

Dans El Retrato de tu Ausencia, Alejandro « Luperca » Morales suggère le crime en l’ôtant, d’une certaine manière, des images. Ses compositions prennent pour point de départ des clichés publiés dans les médias, montrant sans détour les conséquences dramatiques du narcotrafic. En effaçant les cadavres à l’aide d’une gomme en caoutchouc, il dénonce l’approche des tabloïds et se livre à une démarche réparatrice qui ne convoque plus que les imaginaires. Au travers Manila Gothic, Lawrence Sumulong évoque également les traumatismes laissés la lutte contre la drogue aux Philippines. 

Jean-Michel André revient sur un évènement intime et dramatique, survenu il y a quarante ans, dans Chambre 207. Alors qu’il faisait une halte dans un hôtel d’Avignon le temps d’une nuit d’été, son père et six autres personnes ont été assassinés. Poignante, sa série entremêle photographies des lieux actuels, éléments d’enquête, archives de presse et objets familiaux pour interroger la mémoire, le deuil et la réparation. Enfin, dans un registre tout à fait différent, Juno Calypso prend pour décor un bunker souterrain construit par un PDG, dans les années 1970, afin de se protéger d’une éventuelle guerre nucléaire. De cet espace étonnant découle What to Do with a Million Years, qui cristallise l’isolement et l’impression d’être pris au piège dans les profondeurs de la Terre. 

Nos dernières publications
Voir tous les magazines
Fisheye Magazine #71 : Horizon
Fisheye Magazine #71 : Horizon
Fisheye #71 est disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne. Intitulé Horizon, celui-ci est consacré à la photographie...
Mai 2025
Fisheye Magazine #70 : Griffes
© Fisheye Magazine
Fisheye Magazine #70 : Griffes
Fisheye #70 est disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne. Intitulé Griffes, celui-ci est consacré à la mode.
Mars 2025
Fisheye Magazine #68 : Écho
Fisheye Magazine #68 : Écho
« La photographie a besoin de médiateurices et de contexte, elle ne s’interprète pas facilement. Souvent, trop de sophistes nous imposent...
Novembre 2024
Fisheye Magazine #63 Combat
© Thaddé Comar
Fisheye Magazine #63 Combat
« “Même la guerre est quotidienne.” Cette citation empruntée à Marguerite Duras (Des journées entières dans les arbres) nous rappelle à...
Janvier 2024
François Prost – Love Hotel
François Prost – Love Hotel
Love Hotel rassemble une collection de photographies de façades de Love Hotels japonais, réalisée en 2023, lors d’un voyage en voiture entre Tokyo et l’île de Shikoku.
40€
Les Jours Heureux
Les Jours Heureux
Été 2024, Paris. L’histoire qui s’y est déroulé a entraîné un enthousiasme universel.
24€
Audrey Tautou – Superfacial
Audrey Tautou – Superfacial
En 2017, lors des Rencontres d’Arles, Audrey Tautou révélait sa pratique photographique avec une exposition de travaux entamés depuis deux décennies.
38€
Enzo Lefort – Journal d’un Athlète
Enzo Lefort – Journal d’un Athlète
Ça y est, c’est le début de la qualification olympique. Nous nous préparons pour cette échéance depuis le début de la saison.
40€
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le  7 à 9 de CHANEL, les visages pluriels d’Omar Victor Diop
© Omar Victor Diop
Le 7 à 9 de CHANEL, les visages pluriels d’Omar Victor Diop
Troisième invité du cycle "Le 7 à 9 de CHANEL", le photographe sénégalais Omar Victor Diop a offert au public du Jeu de Paume un moment...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Sidewalk Stills, les déchets des marchés de Charles Negre
Sidewalk Stills © Charles Negre
Sidewalk Stills, les déchets des marchés de Charles Negre
Dans Sidewalk Stills, le photographe français Charles Negre offre un regard sensible sur les déchets qui parsèment les sols des marchés...
29 mai 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Thomas Paquet : « imposer une économie de gestes »
© Thomas Paquet. Vignettage
Thomas Paquet : « imposer une économie de gestes »
À l’occasion du Paris Gallery Weekend, la Galerie Thierry Bigaignon présente, jusqu’au 31 mai 2025, une exposition personnelle de...
29 mai 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche