Superstition négative ou porte-bonheur, le nombre treize, thématique de la 13e édition du Nikon Film Festival, a porté chance aux onze courts-métrages lauréats. Coup de projecteur sur ce palmarès 2023 !
Le 21 avril dernier, la prestigieuse salle du Grand Rex a accueilli la cérémonie de remise des prix du Nikon Film Festival. Pour cette 13e édition, 13 prix étaient à pourvoir, autour d’une thématique qui sonne comme une évidence : le nombre 13. Cette année, 2229 courts-métrages ont été réalisés – un record depuis la naissance du festival ! Véritable tremplin pour des réalisateurices en herbe, ce concours encourage la création et favorise l’émergence de nouveaux talents à travers une règle unique : imaginer et réaliser un court-métrage sous la forme de fiction, film d’animation ou documentaire, d’une durée de 2min20 sur un thème imposé. Présidé par le créateur de Kaamelott, Alexandre Astier, et composé entre autres de la photographe Maud Chalard et de l’acteur Pio Marmaï, le jury a récompensé neuf films sur une sélection de 50 finalistes. S’ajoutent à ces prix ceux du Public, de la Critique et de SensCritique.
Et c’est Tears come from above, réalisé par Margaux Fazio et Manon Stutz, qui rafle le Grand Prix du Jury ainsi que le Prix international. Le souffle coupé et le cœur battant, les deux réalisatrices nous emportent dans un court-métrage aussi poignant que percutant. Le protagoniste, un ancien déporté d’Auschwitz, livre avec une pugnacité sans pareille un passé douloureux. 2min20 d’une intensité folle où se succèdent des thématiques fortes rythmées autour d’un élément précis : le nombre 13. Une fiction bouleversante conçue d’une main de maître.
Tears come from above © Margaux Fazio et Manon Stutz, Grand Prix du Jury et Prix international
De la comédie au film d’horreur
Fruits d’imagination débordante, les courts-métrages lauréats relatent de thèmes que tout oppose et affichent des formes très variées. En choisissant l’idée de superstition et porte-malheur du nombre 13, une partie des candidat·es se sont dirigé·es sur la création d’un thriller ou d’un film d’horreur. Parmi eux, le Prix du meilleur son, Étreinte, d’Axel Zeltser, halète les spectateurices autour d’un étrange sceau métallique situé au fond d’une ruelle sombre et inquiétante. Puis le Prix Senscritique, ECROMA TEIO, de Frédéric Uran et Kévin Poezevara, met en scène une enquête sur des meurtres rituels horrifiques.
A contrario, l’émotion, un brin comique, se profile dans La Grinta, de Ilan Zerrouki, qui remporte le Prix du scénario pour son histoire attachante d’un entraineur dévoué d’une équipe de footballeuses. Bertrand Goncalves reçoit quant à lui le Prix d’interprétation masculine pour 13 euros. Un court métrage à l’humour grinçant qui présente un groupe d’amis tiraillé·es par leur rapport à l’argent. Puis, Fisheye applaudit Simon Noizat pour son Prix de la photographie avec Réincarnés, de Camille Charbeau et Hugo Brunswick. Une parodie drôle, touchante et esthétique du célèbre film Titanic.
Enfin, parmi tant d’autres réalisations, certains délivrent une impression poignante sur des thématiques plus qu’actuelles, notamment Imagine, réalisé en intégralité par Anna Apter sans aucune équipe technique. Prix de la mise en scène et Prix de la critique, ce film utilise avec brio l’intelligence artificielle tout en dénonçant ses limites. Les réseaux sociaux sont eux pointés du doigt dans le palpitant Prix du public intitulé 13 ans, réalisé par Sylvia Borel et Mathieu Seclet, tous deux pompiers de Paris. Les gagnant·es ont remporté des produits Nikon, des financements de projets cinématographiques ainsi qu’un accompagnement privilégié.
Imagine © Anna Apter, Prix de la mise en scène et Prix de la critique
Étreinte © Axel Zeltser, Prix du meilleur son
La Grinta © Ilan Zerrouki, Prix du Scénario
Réincarnés © Simon Noizat, Prix de la photographie
Dommage © Alice Isaaz, Prix du meilleur montage
Image d’ouverture : Dommage © Alice Isaaz, Prix du meilleur montage