Du 10 au 31 octobre 2020 se déroulera la 15e biennale internationale de photographie Nicéphore +. Au programme, 18 expositions et de nombreuses animations autour d’un thème passionnant : Du sacré au profane.
Créée par l’association Sténopé, la biennale photographie Nicéphore + fait dialoguer, depuis quinze éditions, des regards d’auteurs autour d’un même thème. Œuvres anciennes, contemporaines, plasticiennes, sociales ou de reportage, les clichés présentés célèbrent la diversité du médium. Cette année, l’événement installé à Clermont-Ferrand explore le thème Du sacré au profane. Religion, mort, transe et désir d’abandon se croisent, au cœur de 18 expositions. Des visites commentées, lectures de portfolios, rencontres avec les artistes ou encore discussions seront organisées du 10 au 31 octobre, afin de prolonger les débats.
© Cha Gonzalez
Poser un regard critique
Entre mysticisme, documentaire et poésie, les photographes invités par Nicéphore + illustrent avec sagesse et respect des notions complexes. Dans Sacré, Matthieu Gafsou s’intéresse à l’église catholique fribourgeoise. Inspiré par l’histoire de l’art, le photographe franco-suisse capture des espaces grandioses, affaiblis par le temps. Avec empathie – et un peu d’ironie – il révèle une institution décadente, appartenant, peut-être, au passé. Cyril Abad, quant à lui, s’est rendu aux États-Unis pour documenter la vie de Bill Malbon, pasteur, et de son église mobile : ce dernier parcourt les villes et la campagne de Virginie avec sa petite chapelle de 30 mètres carrés, pour proposer des mariages insolites et originaux à bas prix. Une invention singulière se mariant à merveille avec l’écriture décalée du photographe.
Née au Liban, Cha Gonzalez – désormais installée à Paris – s’intéresse aux fêtes, et à leur rôle dans la psychologie de leurs adeptes. Dans Abandon, la photographe et vidéaste capte des instants volatiles, une quête de sens et d’appartenance. Que recherchent ces personnes, qui s’enivrent et sortent religieusement chaque semaine ? Festoyer devient-il un divin rituel ? De son côté, Magali Lambert construit des figures chimériques en assemblant des matériaux que la vie a délaissés. Des éléments bruts, cassés, ringards, artificiels ou naturels qui forment des sculptures étranges, aussi dérangeantes que fascinantes… Hommages au récit sacré, ou contes factice et profane ? Les 18 expositions de la biennale interrogent le public et l’invitent à poser un regard critique sur ces notions.
Nicéphore + : Du sacré au profane
Du 10 au 31 octobre 2020, à Clermont-Ferrand
© à g. Joël Damase, à d. Ricard Terré
© Cyril Abad
© à g. Jean-Baptiste Carhaix, à d. Ricard Terré
© Magali Lambert
© à g. Michel Vasset, à d. Matthieu Gafsou
© Cha Gonzalez
Image d’ouverture : © Cyril Abad