Intitulée « Wunderkammer II », l’exposition se déploie de la cave au garage en passant par la cuisine et le patio, et présente des travaux aussi surprenants qu’éclectiques, composant ainsi un cabinet de curiosités auquel vous ne resterez pas indifférents. De ces différentes explorations, nous avons retenu celle de Salvatore Puglia qui, sous le titre « Inventaire », propose une « relecture artistique » de l’histoire.
Atypique
Salvatore Spuglia est un artiste au parcours singulier. Né à Rome en 1952, il suit des études d’histoire avant de travailler comme chercheur aux archives historiques de la capitale italienne.
Fasciné par les brouillons sur lesquels les scribes essuyaient leurs plumes, il les récupère pour en faire des collages et des aquarelles qu’il envoie à son ami Rodolphe Burger, alors prof de philo en Alsace. Celui-ci les collecte et organise quelques années plus tard une expo à son insu. Salvatore découvre alors son travail accroché, démissionne des archives et quitte son pays pour aller voir s’il était aussi « autre chose ».
Depuis, son travail ne cesse d’explorer les traces du passé qu’il associe de diverses manières pour une relecture aussi poétique que politique. Peinture, collage, écriture, transfert de documents d’archives sur des vitres placées devant d’autres photos retravaillées composent des images intrigantes – véritables palimpsestes –, comme autant de voyages dans le temps. Un « travelling en accéléré », pour reprendre la formule de Laura Serani, qui signe le texte de présentation.
Son travail d’artiste s’accompagne de recherches sur les sources documentaires et les traces de l’histoire qui deviennent une matière à transformer en toute liberté. « Je tombe d’abord dans les bibliothèques ou dans les archives historiques sur une image qui me frappe pour une raison inconnue », explique Salvatore Puglia qui « travaille par greffes d’identités successives », pour citer Jacques Derrida.
Son ouverture et sa curiosité le conduisent à expérimenter plusieurs langages et multiplier les collaborations avec des philosophes, des musiciens, des poètes… Et à recroiser la route de Rodolphe Burger, devenu musicien, pour qui il signe plusieurs pochettes d’albums – dont Play Katonoma sorti dernièrement. Ce dernier sera d’ailleurs présent pour le vernissage vendredi 10 juillet, de 18h à 21h.