Élaboré par le collectif Tendance Floue et soutenu par FUJIFILM, Fragiles poursuit son chemin. Véritable conversation artistique, le projet mêle des approches divergentes et nous conte un monde fragilisé, subsistant malgré tout à travers la force d’un regard.
Initié au printemps 2019, Fragiles est un « chœur composé de seize voix, seize récits photographiques. Croisant documentaire et chimères, cet ensemble dresse un panorama sensible d’interrogations sur un monde plus que jamais vulnérable et incertain », explique le collectif Tendance floue à l’origine de ce projet pluriel, qui transcrit de manière subjective les secousses qui traversent notre époque, et dont Fisheye a rendu compte dans deux précédents opus. « À l’heure où le mythe d’une croissance sans fin se heurte à ses conséquences désastreuses pour la planète et ceux qui la peuplent, Fragiles formule le vœu que notre fragilité devienne la source d’imaginaires nouveaux », poursuivent les créateurs de la structure fondée en 1991.
Une inspiration qui a de toute évidence touché l’homme de théâtre Wajdi Mouawad, qui signe la préface du livre Fragiles (éd. Textuel) accompagnant l’exposition éponyme, dont une partie est présentée aux Rencontres d’Arles cet été, après avoir été montrée au festival ImageSingulières au printemps. « Nous sommes les fragments mystérieux d’un seul et même monde, multiple et infini. Consolation d’être les fragments ébréchés d’une même histoire. Une histoire plus forte que chacun de nous et qui va nous dévorant, moissonnant-battant dans le sang des anonymes que nous sommes. Une goudronneuse qui avance traçant impitoyablement sa route et qu’importe les fourmis, les sauterelles, les abeilles sur son chemin, qu’importe la vie minuscule, la goudronneuse ne s’arrêtera pas pour si peu. Nous sommes ce si peu. Cette jeunesse dévorée par le Minotaure de l’histoire, jeunesse jetée dans un labyrinthe qu’on appelle la vie. Porter la puissance de la fragilité contre la férocité du pouvoir », affirme le dramaturge.
Après plus de deux ans d’un travail rendu possible grâce à FUJIFILM, grand partenaire du projet, Fragiles se déploie enfin dans toute sa complexité et sa richesse, rassemblant des images de rêve et de cauchemar, de beauté et de désespoir, multipliant les visions énigmatiques où se rencontrent spectres et mirages pour notre plus grand ravissement.
FUJIFILM, grand partenaire
Acteur engagé de l’industrie photographique reconnu pour sa capacité d’innovation, FUJIFILM soutient depuis des années les professionnels de l’image, ainsi que de nombreuses initiatives culturelles. Sollicité dès l’élaboration de Fragiles par le collectif Tendance floue, FUJIFILM a d’emblée été intéressé par le questionnement sociétal de ce projet, et a décidé de soutenir cette exploration photographique. Déjà largement utilisées par certains auteurs du collectif, nos solutions photographiques sont apparues parfaitement adaptées à l’expression des moments historiques que l’équipe désirait documenter. La diversité de la gamme a permis à chacun des seize photographes de trouver le matériel approprié aux exigences de leur création : la simplicité, la compacité et la discrétion d’un X100 en proximité avec les sujets humains ; la réactivité, la légèreté et la polyvalence du X-T4 ou du X-T3 pour entrer dans l’action ; et la qualité inégalée des images en moyen format numérique du GFX pour explorer le réel dans ses moindres détails. Nous sommes convaincus qu’à travers les regards forts et singuliers des photographes de Tendance floue, épaulés par la performance des appareils FUJIFILM, les fragilités de notre monde nous apparaîtront plus intelligibles, moins irréversibles.
Article à retrouver dans le tiré à part du Fisheye #54
Fragiles, 45 €, 192p. Ouvrage et images disponibles jusqu’au au 28 août 2022 à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, 13 rue de la Calade, Arles.
© Tendance Floue