Le 2 mars 2021, la vente aux enchères Man Ray et les surréalistes. Collection Lucien et Edmonde Treillard, organisée par Christie’s a battu un nouveau record : 6 millions d’euros de recettes. Un événement marquant l’intérêt continu des collectionneurs pour le 8e art.
Comprenant 96 photographies surréalistes, la vente aux enchères du 2 mars 2021 a remporté un franc succès : près de 6 millions d’euros de recettes, et la totalité des lots vendus, à des acheteurs venus du monde entier. Un résultat remarquable, trois fois supérieur aux estimations des spécialistes. « Les collections apportent une fraîcheur sur le marché, mais surtout elles offrent un regard plus global sur une œuvre, une période ou un artiste. Il s’agissait du plus grand ensemble d’œuvres de Man Ray apparu depuis longtemps sur le marché des ventes aux enchères, qui avait de surcroît appartenu au dernier assistant de l’artiste. Man Ray est une figure majeure du surréalisme, un artiste protéiforme qui innova dans la peinture, la photographie, mais aussi la sculpture, le collage ou le cinéma. Ses œuvres fascinent », précise Élodie Morel-Bazin, directrice du département Photographie (Europe) de Christie’s. Des œuvres iconiques qui ont attiré 24% de nouveaux clients.
En pleine période de crise sanitaire, les ventes aux enchères profitent d’un fort intérêt des acheteurs. Alors que la culture demeure difficilement accessible, les passionnés se tournent vers ces événements pour acquérir de nouvelles œuvres et embellir leurs intérieurs – une manière de faire entrer, malgré tout, l’art dans leur quotidien. « Nous avons pu maintenir une offre forte en développant nos ventes en ligne », précise la directrice du département.
Et parmi les lots de Man Ray et les surréalistes. Collection Lucien et Edmonde Treillard, un ensemble de 9 tirages par contact a particulièrement séduit – une vente générant 312 500 euros, pour une estimation de 50 000 à 70 000. « Il s’agit de plusieurs images de la même séance de pose, dans laquelle l’écrivaine Meret Oppenheim pose dans l’atelier du peintre Louis Marcoussis. La série se lit comme un roman-photo où l’on peut voir Marcoussis affublé d’une barbe pour ressembler à Landru (un tueur en série et criminel français, NDLR), il semble vouloir attacher Meret Oppenheim derrière la roue de la presse d’imprimerie. L’encre noire ressemble alors au sang dégoulinant du bras de la victime. Dans cette série, Man Ray vient s’opposer à la vision moderniste de l’époque, qui célébrait l’ère de la machine », raconte Élodie Morel-Bazin.
© Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris 2021