Dans le cadre de la 21ème édition du festival Phot’Aix − évènement marquant de la culture photographique à Aix-en-Provence − l’exposition Regards Croisés met à l’honneur l’Italie. Pour l’occasion, Brigitte Manoukian et Marie Padlewski, deux membres éminentes de l’association Fontaine Obscure, en charge du festival, nous ont invités à découvrir un événement à la croisée des univers photographiques.
Depuis près de 40 ans, entre le mois d’octobre et le mois de décembre, galeries et lieux culturels de la ville d’Aix-en-Provence vibrent à l’unisson pour faire briller la photographie contemporaine. Initié par l’association et galerie Fontaine Obscure, le festival Phot’Aix est divisé en deux évènements majeurs : le parcours thématique à travers des galeries partenaires et l’exposition Regard Croisés, située au cœur de la Cité du Livre, à la Galerie Zola.
Pour cette nouvelle édition du festival, nous sommes allés à la rencontre de Brigitte Manoukian, enseignante de profession, photographe et responsable du festival, et de Marie Padlewski, architecte d’intérieur et scénographe, dans le cadre de Regards Croisés. Le concept derrière cet événement ? Inviter cinq artistes d’un pays étranger à faire communiquer leurs œuvres – sans thématique préétablie – avec les propositions photographiques de cinq artistes français. Cette année, afin de célébrer un partenariat avec l’A.F.I. (Archivio Fotografico Italiano), l’invité d’honneur était l’Italie. Et c’est à travers l’accueil chaleureux de nos deux hôtes, et leur passion communicative que nous avons découvert cette exposition aux écritures et univers multiples.
Un parcours harmonieux
Dans l’enceinte de la galerie, les œuvres des artistes italiens résonnent avec celles des français dans un effet miroir intrigant. On rencontre Virgilio Carnisio, surnommé le « Doisneau italien » , et son œuvre Le « Vieux Milan » en début d’exposition, suivi de Fabio Mantovani avec Cent habitations populaires qui s’adresse à Théo Giacometti et son Marseille poussières. Petrus de Francesca Catastini fait face à Sabar de Gabriel Dia, Alessandra Calo et sa série Les inconnues dialogue avec Mémoire et souvenirs de Marie-Anne Hauth, Le cirque Love de Stéphanie Gengotti est quant à lui aux côtés d’Avant-scène – Life is a circus de Matthieu Chazal. Enfin les Théâtres humains et histrions imaginaires de Mario Lasalandra communique avec Laure Pubert et son œuvre Je marcherai sur tes traces.
Entre photographies documentaires, humanistes et urbaines, approches plasticiennes et oniriques, les photographes de cette sélection proposent une multiplicité de points de vue qui, mis face-à-face, s’harmonisent à merveille. Ici, le choix des couleurs et la scénographie sensible et méticuleuse de Marie Padlewski donnent du sens aux projets et proposent aux visiteurs une lecture fluide. « Pour chacun des photographes c’est une façon de redécouvrir leur travail en fonction d’un autre. Ce sont des allers-retours permanents entre les artistes, les visiteurs et les photographies. Des regards multiples qui enrichissent les œuvres elles-mêmes. » confie Brigitte Manoukian. Tel un voyage fait de sauts perpétuels entre différentes écritures, Regards Croisés nous prouve, s’il le faut, qu’une œuvre évolue et diffère toujours en fonction de celui qui regarde.
Découvrez Regards Croisés jusqu’au 31 décembre prochain à la Galerie Zola, Cité du Livre, 8-10 Rue Des Allumettes, 13100 – AIX-EN-PROVENCE.
À g. © Matthieu Chazal, à d. © Laure Pubert
À g. © Marie-Anne Hauth, à d. © Laure Pubert
À g. © Théo Giacometti, à d. © Marie-Anne Hauth
Image d’ouverture : © Marie-Anne Hauth