À l’occasion des dix ans de Kyotographie, les fondateur·ices du festival, Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, épaulé·es par Pauline Vermare, historienne de la photo et curatrice indépendante, ont conçu l’exposition 10/10 Celebrating Contemporary Japanese Women Photographers. Un événement soutenu par le programme Women In Motion de Kering, mettant en lumière les regards de dix femmes photographes nippones. Lumière aujourd’hui sur l’une d’entre elles : Mayumi Hosokura.
Inspirée par la chercheuse et écrivaine américaine Donna Haraway, pionnière du cyberféminisme – un courant analysant le féminisme par le prisme d’internet et des nouvelles technologies –, Mayumi Hosokura a construit New Skin. Une œuvre colossale, prenant la forme d’un collage numérique composé d’images de magazines gays, de statues, de selfies et de ses propres photographies. Composé en douze parties, douze fragments abstraits, le projet s’impose comme une déconstruction de l’être humain. Jouant avec les notions de genre, de vivant et même d’animalité, l’artiste brouille chaque silhouette, chaque frontière, pour faire naître un dialogue. Que désirons-nous ? Qui sommes-nous ? Et à quoi ressemble le corps, l’humain futuriste? Autant de mystères qu’elle tente, à travers sa création, d’élucider.
© Mayumi Hosokura