À l’occasion des dix ans de Kyotographie, les fondateur·ices du festival, Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, épaulé·es par Pauline Vermare, historienne de la photo et curatrice indépendante, ont conçu l’exposition 10/10 Celebrating Contemporary Japanese Women Photographers. Un événement soutenu par le programme Women In Motion de Kering, mettant en lumière les regards de dix femmes photographes nippones. Lumière aujourd’hui sur l’une d’entre elles : Momo Okabe.
« J’ai voulu capturer notre environnement et sa confusion comme s’il s’agissait d’un poème épique », déclare Momo Okabe. Réalisé en six ans, Ilmatar croise les histoires de plusieurs personnes – ses amies s’identifiant comme femmes, hommes et non binaires. Durant ces six années, l’autrice, qui se revendique asexuelle, s’est mariée et a eu un enfant en ayant recours à une fécondation in vitro. Une expérience qui transforme sa vision du monde. « Je trouve de plus en plus difficile de comprendre pourquoi les gens ont des rapports sexuels pour enfanter », confie-t-elle. Dans un univers confiné, illuminé par des faisceaux colorés – comme des néons braquant leur lumière sur des instants intimes, secrets –, la photographe capte avec brio les nombreuses nuances de l’amour, du désir, de la complicité, et interroge en contrepoint notre rapport au charnel.
© Momo Okabe