Des îles et des hommes

18 juin 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Des îles et des hommes

Touché par la beauté de la lagune de Venise, le photographe Andrea Pugiotto en a exploré les multiples îles. Il signe Islands, une série touchante, rendant hommage à ce territoire évanescent et à ses habitants.

« Je suis né à Mestre, près de la lagune de Venise, mais je ne me suis jamais rendu sur ce territoire durant mon enfance. Il y a environ huit ans, j’ai découvert cet univers à la fois si proche et si lointain, et j’ai décidé d’en faire son portrait »,

raconte Andrea Pugiotto. Ce photographe italien amateur de voyages ne cesse de capturer l’essence des villes qu’il visite. Suite à ses périples, il réalise des séries documentaires et intimistes, récits singuliers retraçant la découverte d’une culture étrangère.

« La lagune de Venise est constituée d’environ soixante îles, certaines d’entre elles privées, explique le photographe. Le territoire n’est jamais figé. L’érosion constante des terres par les vagues, et l’élévation du niveau de la mer, lié au réchauffement climatique, réduisent progressivement la surface habitable de l’archipel. » Une épée de Damoclès que les habitants semblent accepter avec sagesse. Car, tout comme la Terre, l’Homme de la lagune disparaît peu à peu.

Un homme vivant sur une île en devient une lui-même

C’est cette relation fusionnelle entre le territoire et ses habitants qu’a voulu immortaliser Andrea Pugiotto. Si certains fuient l’archipel, à la recherche d’un meilleur niveau de vie dans les terres italiennes, d’autres fidèles demeurent sur leurs îles, tandis que la marée efface et retrace les contours des terres. « Pour moi, un homme qui vit sur une île devient une île lui-même, confie l’artiste. Plus la terre est petite et isolée, plus ses habitants deviennent à leur tour inaccessibles. » Pour réaliser ce reportage, il a voyagé d’un morceau de terre à l’autre, à l’aide d’un bateau. « Je ne pouvais accéder à certains territoires qu’ainsi. D’autres disparaissaient selon l’heure à laquelle je m’y trouvais », confie-t-il.

Minimalistes et étrangement dépeuplées, les images d’Andrea Pugiotto s’attachent à retranscrire l’atmosphère particulière de la lagune. Portraits et paysages fusionnent, transformant les hommes en figures ancrées dans le sol. Un hommage à Venise et ses îles, un endroit éphémère, voué à se noyer sous les eaux qui l’entourent.

© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto
© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto

Explorez
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
© Jana Sojka
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
Les photographes de Fisheye ne cessent de raconter les préoccupations de notre époque. Parmi les motifs qui reviennent fréquemment se...
20 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #498 : timides bourgeons
© Ellie Carty / Instagram
La sélection Instagram #498 : timides bourgeons
Les journées rallongent, les rayons du soleil transpercent les nuages, les feuilles renaissent sur les arbres nus, les fleurs montrent le...
18 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Florescence : Étienne Francey cultive son jardin imaginaire
Croissant de lune © Etienne Francey
Florescence : Étienne Francey cultive son jardin imaginaire
La Fisheye Gallery accueille le jardin imagé du photographe suisse Étienne Francey du 6 mars au 5 avril 2025. Intitulée Florescence...
01 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Le PhotoVogue Festival 2025 met la photographie de mode au service de la nature 
© Fee Gloria Groenemeyer
Le PhotoVogue Festival 2025 met la photographie de mode au service de la nature 
Du 6 au 9 mars 2025, le PhotoVogue Festival présentera sa 9e édition à Milan. Fidèle à son approche de la photographie de mode...
27 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Just My Luck : à qui la chance ?
Screenshot montrant les boules 41 et 42 coincées - Just My Luck. © Cécile Hupin et Katherine Longly
Just My Luck : à qui la chance ?
L’Institut pour la photographie de Lille présente une troisième exposition hors les murs dans les espaces de convivialité du Théâtre du...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Marie Baranger
Comédie, étrangeté et légèreté : 18 séries photographiques pour sourire
De la série Extrem Tourism, 2011 © Thomas Mailaender
Comédie, étrangeté et légèreté : 18 séries photographiques pour sourire
Canulars, farces et attrapes et étrangetés rythment chaque année cette première journée d’avril. Pour célébrer le poisson d’avril, la...
01 avril 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #500 : une bonne blague
© Théophile Baye / Instagram
La sélection Instagram #500 : une bonne blague
Aujourd’hui, attention à votre dos. Celui-ci pourrait être rempli de petits poissons et autres farces si typiques de ce premier jour...
01 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Kourtney Roy : une atmosphère parfaite pour une séance photo
© Kourtney Roy
Dans l’œil de Kourtney Roy : une atmosphère parfaite pour une séance photo
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Kourtney Roy, lauréate, en duo avec le compositeur Mathias Delplanque, de la 6e édition...
31 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet