Dans le cadre du Festival Circulation(s), la Galerie Esther Woerdehoff présente l’œuvre poétique de Maia Flore. Une excursion dans un univers à l’esthétique bien particulière, entre onirisme et réalité.
Artiste transdisciplinaire, Maia Flore s’essaie d’abord au collage et au dessin, avant de se tourner vers la photographie. Celle-ci la charme, grâce à son encrage dans la réalité. « J’y trouve une forme d’aboutissement. Quelque chose de réel, de possible, grâce à la dimension documentaire de l’image », explique l’artiste. Ses clichés nous emportent avec légèreté, portés par la poésie et l’imaginaire. Comme dans un rêve, ils nous emprisonnent. « J’aime rester dans une image, avoir la sensation de me laisser porter. C’est mon approche : créer des lieux de résidence », confie Maia.
Dans le terrier du lapin blanc
Il y a un certain pouvoir, dans les tableaux photographiques de l’artiste. Une envie de s’y glisser, à ses côtés. Car Maia intègre sa présence à ses œuvres. « Ce qui m’intéresse, c’est expérimenter. Positionner mon corps pour essayer de comprendre ma place dans l’espace. Je me laisse guider par mes sensations corporelles, et lorsque l’appareil se déclenche, il retrace le chemin parcouru ». Paysages dénudés, et corps en lévitation, figures écarlates immortalisées dans des positions incongrues… L’œuvre de Maia Flore semble nous emmener dans le pays merveilleux d’Alice, où l’horizon des possibles s’étend à perte de vue. Mais, mondes imaginés ou non, pour la photographe, c’est le résultat qui importe. « Il s’agit simplement de propositions visuelles », dit-elle. « J’aimerais continuer à construire cette esthétique pour savoir où elle ira ensuite ». Une recherche perpétuelle d’où surgissent ces clichés fascinants, comme des vestiges d’un songe oublié.
© Maïa Flore