Fermé pour travaux jusqu’au 1er juin, le Jardin d’acclimatation a fait appel à dix artistes de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles pour illustrer les transformations du parc. Une carte blanche inspirante, à venir découvrir jusqu’au 1er septembre.
Le 4 septembre dernier, le Jardin d’acclimatation, l’un des plus anciens parcs parisiens s’est lancé dans la plus grande campagne de travaux depuis sa création. Inauguré par Napoléon III en 1860, le Jardin était le résultat d’un rêve de l’Empereur visionnaire : celui d’installer un jardin anglais au cœur de Paris. Très apprécié des artistes, le parc était une source d’inspiration pour Marcel Proust, Claude Debussy ou encore Leïla Slimani.
À l’occasion de sa fermeture, en 2017, le Jardin s’associe à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles afin de rendre homme au huitième art. Dix talents émergents : Quentin Carrière, Eliott Chalier, Florian Da Silva, Lucas Lemme, Joana Luz, Elsa Martinez, Nina Medioni, Agathe Mouches, Daniel Robles et Renault Swen, âgés de 22 à 35 ans, ont eu l’occasion d’arpenter les chemins du parc et de s’imprégner de son atmosphère. Du 15 janvier au 15 février, ils ont chacun réalisé une série photographique autour de ce chantier en construction.
Saisir l’identité du Jardin
Les dix candidats ont erré librement dans le jardin, à la recherche de leur propre vision des travaux. Une carte blanche complexe où chaque personnalité surgit au détour des chemins. Elsa Martinez, photographe française favorise la pénombre. En éclairant le paysage de lampes Leds, elle donne à voir un chantier fantastique et inquiétant « Je voulais faire ressurgir le côté théâtral du chantier », confie la photographe. « Il devient alors un décor chaotique, onirique et mystérieux ». Un travail guidé par le rêve, tout comme celui de Joana Luz, une artiste brésilienne, dont les images défient l’imagination. « J’ai le désir de créer des images impossibles avec les éléments du réel », explique-t-elle. En utilisant des techniques anciennes, la photographe joue avec la gravité et la vision, et construit un monde merveilleux.
© Joana Luz
Florian da Silva a choisi de documenter la transformation. Son boîtier à la main, il photographie les matériaux, devenus acteurs de la métamorphose du Jardin. Organisés en diptyques, ses clichés représentent le minéral, le bois, le plastique ou encore le végétal. Autant de liens tissés entre les éléments. Ces mêmes liens intéressent Daniel Robles, qui perçoit le chantier de construction comme un pont entre la science, les hommes et l’avenir. Ses photographies tentent de représenter la suite de l’histoire, dans un ensemble harmonieux. « Ce sont des ponts graphiques entre le ciel, la terre, la ville et la nature », précise Daniel.
© Daniel Robles
Si les récits diffèrent, tous invitent à la contemplation. Promenades nocturnes ou errance au crépuscule, vision onirique ou hyper-réalisme, les dix photographes rendent hommage à ce lieu emblématique de Paris avec une imagination débordante. Une exposition à découvrir au Jardin, jusqu’au 1er septembre 2018.
© Elsa Martinez
© Florian da Silva
© Joana Luz
© Daniel Robles