José David Valiente, 31 ans, est un photographe espagnol qui s’est formé sur le tas. Ses clichés curieux et mystérieux dévoilent une approche très personnelle de la photographie. Pour Fisheye il présente Insomnia, une série intrigante, presque inquiétante, faite en pleine nuit.
Pour José David Valiente, « la photographie est un outil. Elle me permet de montrer une partie de moi que je ne peux exprimer avec des mots. » Sauvages, étranges, les images de José David Valiente interpellent. Flash et couleurs contrastées sont devenus des éléments de son langage. Qu’il s’agisse d’un chat blanc surexposé, d’une chauve-souris mourante ou d’un portrait sans visage, José David Valiente cultive toujours le souci du détail. Il précise que « [ses] photos ne sont pas mignonnes, mais une chose est sûre, elle ne sont pas cruelles ! ». Ses clichés résultent de ses observations sensibles. « Par exemple, je n’ai jamais vu une chauve-souris se faire manger par des fourmis. J’avais besoin de prendre une photo parce que c’était beau et inhabituel. » Une image lui suffit pour susciter le mystère et attiser notre curiosité. Comme ce portrait de deux chiens, qui révèle beaucoup de sa sensibilité : « J’aime cette photo parce qu’elle est sombre et étrange à la fois. »
S’il a découvert la photographie quand il était enfant, c’est au lycée que José prend conscience « des possibilités créatives » d’un appareil photo. À cette époque, il était un adolescent rebelle qui désertait les salles de classe. Défaillant à un examen, il nous raconte : « J’ai passé tout l’été qui a suivi à prendre des photos . Je suis tombé amoureux de ce médium et je me suis rendu compte que je voulais être photographe. » Plus tard il est contraint de revenir dans sa ville natale, à Lorca, un endroit où il s’ennuyait et où tout le monde le connaissait. « J’étais anxieux et submergé, à tel point que je n’arrivais plus à dormir », se souvient-il. Insomnia, témoigne de ce qu’il a vécu durant cette mauvaise passe, « un mélange de sensations dans une atmosphère surréaliste. »
Images tirées de Insomnia, par © José David Valiente