En février dernier, Rafael Yaghobzadeh s’est rendu en Ukraine. Il a d’abord passé quelques jours à Kiev pour se “remettre dans le bain” puis il s’est rendu dans les zones militarisées de l’est du territoire. Car il a une histoire avec ce pays plongé dans un conflit sans précédent, depuis l’hiver 2013-2014.
“Cette fois-ci en février, j’y suis allé sans commande, je suis resté quelques jours à Kiev. Pour revoir quelques amis journalistes, reprendre contact avec des connaissances locales et préparer un voyage dans l’est.”
Voici les images avec lesquelles il est revenu, prises entre le 19 et le 26 février 2015.
Je suis arrivé dans la ville de Kramatorsk (occupée par l’armée ukrainienne) où j’ai commencé à travailler sur les réfugiés et la population. Le lendemain l’armée ukrainienne s’est retirée de la ville de Debalstevo, assiégée par les séparatistes. J’ai décidé de rester côté ukrainien pour travailler sur l’armée et les soldats volontaires, notamment dans leurs bases ou sur les lignes de front.
Rafael suit le conflit ukrainien depuis près un peu plus d’un an maintenant. Il était à Maïdan, la place de l’indépendance de Kiev, lors de la répression sanglante de février 2014.
“J’y suis allé la première fois par choix personnel, sans commande. Je voulais découvrir Maïdan, pour suivre le mouvement, voir jusqu’où ça irait et comment ça se finirait.”
Le mois suivant, il couvre le référendum de Crimée pour Paris Match. Entre mai et juin, il est encore présent à Odessa – ville portuaire de l’Ukraine, où des affrontements font une quarantaine de victimes – et dans le Donbass, territoire séparatiste particulièrement instable, pour le compte de L’Obs.
“La France leur évoque Napoléon et Louis de Funès”
Les photographies de Rafael nous racontent le climat qui règne dans le pays. Elles nous racontent aussi “les gens” et les rapports qu’il a tissé avec eux.
Les Ukrainiens, tout comme les Russes, aiment bien les Français. Notre pays leur évoque Napoléon, Louis de Funès, Pierre Richard ou le Beaujolais… Globalement les Ukrainiens sont très accueillants. Ils te laissent photographier autant que tu veux – sauf dans les zones interdites. Ils ont conscience de leur image et souhaitent bien sûr protéger certaines informations.
Rafael n’en n’a pas fini avec l’Ukraine. Ce ne sera pas la dernière histoire qu’il aura à raconter de ce pays.
En savoir plus
Exposition des clichés de Rafael Yagobzadeh au Centre d’animation de Montgallet (Paris, XII) jusqu’au 28 mars. Entrée libre.
4 passage Stinville – métro Montgallet (ligne 8)
> Illustration : portrait de Rafael Yaghobzadeh par ©Stéphane Lavoué