Rafael Yaghobzadeh raconte l’Ukraine

19 mars 2015   •  
Écrit par Eric Karsenty
Rafael Yaghobzadeh raconte l'Ukraine
C’est un jeune photographe au parcours déjà hors du commun. Rafael Yaghobzadeh nous livre ici des images saisissantes de la crise meurtrière qui sévit dans l’est de l’Ukraine, où il s’est rendu en février 2015. Son portrait est à retrouver en intégralité dans notre dernier numéro.

En février dernier, Rafael Yaghobzadeh s’est rendu en Ukraine. Il a d’abord passé quelques jours à Kiev pour se “remettre dans le bain” puis il s’est rendu dans les zones militarisées de l’est du territoire. Car il a une histoire avec ce pays plongé dans un conflit sans précédent, depuis l’hiver 2013-2014.

“Cette fois-ci en février, j’y suis allé sans commande, je suis resté quelques jours à Kiev. Pour revoir quelques amis journalistes, reprendre contact avec des connaissances locales et préparer un voyage dans l’est.”

Voici les images avec lesquelles il est revenu, prises entre le 19 et le 26 février 2015.

Je suis arrivé dans la ville de Kramatorsk (occupée par l’armée ukrainienne) où j’ai commencé à travailler sur les réfugiés et la population. Le lendemain l’armée ukrainienne s’est retirée de la ville de Debalstevo, assiégée par les séparatistes. J’ai décidé de rester côté ukrainien pour travailler sur l’armée et les soldats volontaires, notamment dans leurs bases ou sur les lignes de front.

Masha, réfugiée de la ville d'Horlovka, dans le centre pour réfugiés de la ville de Kramatorsk. Elle est enceinte de 9 mois. Photo prise le 17 février 2015 / ©Rafael Yaghobzadeh
Masha, réfugiée de la ville d’Horlovka, dans le centre pour réfugiés de la ville de Kramatorsk. Elle est enceinte de 9 mois. Photo prise le 17 février 2015 / ©Rafael Yaghobzadeh
Destructions dans le village de Mironovka, à quelques kilomètres de Debalsteve et de la ligne de front, le 24 février 2015 / ©Rafael Yaghobzadeh
Destructions dans le village de Mironovka, à quelques kilomètres de Debalsteve et de la ligne de front, le 24 février 2015 / ©Rafael Yaghobzadeh

Rafael suit le conflit ukrainien depuis près un peu plus d’un an maintenant. Il était à Maïdan, la place de l’indépendance de Kiev, lors de la répression sanglante de février 2014.

“J’y suis allé la première fois par choix personnel, sans commande. Je voulais découvrir Maïdan, pour suivre le mouvement, voir jusqu’où ça irait et comment ça se finirait.”

Le mois suivant, il couvre le référendum de Crimée pour Paris Match. Entre mai et juin, il est encore présent à Odessa – ville portuaire de l’Ukraine, où des affrontements font une quarantaine de victimes – et dans le Donbass, territoire séparatiste particulièrement instable, pour le compte de L’Obs.

“La France leur évoque Napoléon et Louis de Funès”

Les photographies de Rafael nous racontent le climat qui règne dans le pays. Elles nous racontent aussi “les gens” et les rapports qu’il a tissé avec eux.

Les Ukrainiens, tout comme les Russes, aiment bien les Français. Notre pays leur évoque Napoléon, Louis de Funès, Pierre Richard ou le Beaujolais… Globalement les Ukrainiens sont très accueillants. Ils te laissent photographier autant que tu veux – sauf dans les zones interdites. Ils ont conscience de leur image et souhaitent bien sûr protéger certaines informations.

 

Rafael n’en n’a pas fini avec l’Ukraine. Ce ne sera pas la dernière histoire qu’il aura à raconter de ce pays.

En savoir plus

Exposition des clichés de Rafael Yagobzadeh au Centre d’animation de Montgallet (Paris, XII) jusqu’au 28 mars. Entrée libre.
4 passage Stinville – métro Montgallet (ligne 8)

> Illustration : portrait de Rafael Yaghobzadeh par ©Stéphane Lavoué

Explorez
Voyage au centre de la terre brésilienne
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Voyage au centre de la terre brésilienne
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Rencontres du 10e 2025 : une biennale en prise avec le monde
© Chloé Nicosia, One Hundred Trillion Dollars / Courtesy of the artist and Rencontres photographiques du 10e
Rencontres du 10e 2025 : une biennale en prise avec le monde
Pour cette édition 2025 des Rencontres photographiques du 10e, qui défie une nouvelle fois les attentes, les photographes mis·es en avant...
07 octobre 2025   •  
Écrit par Milena III
Performer l'invisible : Hoda Afshar et l'acte de regarder
Speak the Wind, 2015-2020 © Hoda Afshar, Courtesy de l'artiste et de la Galerie Milani, Brisbane, Australie.
Performer l’invisible : Hoda Afshar et l’acte de regarder
Avec Performer l’invisible, Hoda Afshar transforme une partie du musée du quai Branly – Jacques Chirac en espace de réflexion sur le...
30 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Voyage au centre de la terre brésilienne
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Voyage au centre de la terre brésilienne
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Flore Prébay : De deuil et de papier
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Flore Prébay : De deuil et de papier
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger