La photographie contemporaine au Centre de Mougins

29 juillet 2021   •  
Écrit par Eric Karsenty
La photographie contemporaine au Centre de Mougins

C’est à Mougins, petite commune des Alpes-Maritimes, entre Cannes et Grasse, que s’est ouvert, début juillet, un nouvel espace de 330 mètres carrés consacré au 8e art. Découverte. Cet article est à retrouver dans notre dernier numéro.

Pablo Picasso, Francis Picabia, Paul Éluard, Jean Cocteau, Man Ray, Fernand Léger… nombreux sont les artistes du siècle dernier à avoir fréquenté Mougins, petit village de 20 000 habitants de l’arrière-pays niçois apprécié pour le charme de son climat autant que pour la richesse de son architecture provençale. Aujourd’hui, un ancien presbytère totalement réaménagé vient servir d’écrin au Centre de la photographie de Mougins qui a ouvert ses portes le 3 juillet. Seule l’enveloppe extérieure de la bâtisse a été conservée pour accueillir « une boîte dans la boîte » permettant de dégager deux plateaux de 100 m2 destinés à produire trois expositions par an. « Soutenir la création et les expérimentations des artistes » fait ainsi partie des missions de ce nouveau lieu qui ouvre avec Isabel Muńoz, dans le cadre du Grand Arles Express (jusqu’au 3 octobre). Cette première exposition, intitulée 1001 en référence au cycle de la vie, présente les œuvres récentes de l’artiste espagnole qui s’est rendue au Japon à sept reprises pour tenter d’en saisir les éléments premiers, ce qui est immémorial, ce qui restera toujours. Grands formats, tirages platine et vidéos de danseurs de butō invitent à un voyage exempt de tout exotisme. « Le langage du corps, le fonds de l’œuvre de la photographe, apparaît comme le lieu de la révélation, jouissant de facilité que la langue n’autorise pas », analyse François Cheval, directeur artistique, qui pilote le Centre en binôme avec Yasmine Chemali, historienne de l’art.

Dédié à l’image fixe et en mouvement, le Centre ne se contentera pas de réaliser des expositions en respectant les critères de parité. Il sera aussi le lieu d’accueil de résidence d’artiste, une fois par an, qu’ils ou qu’elles soient françaises ou étrangères, émergentes ou confirmées. La structure souhaite mettre l’accent sur l’éducation par l’image avec un centre de documentation et des ateliers pédagogiques. Le Centre se dote également d’une revue trimestrielle, Les Cahiers, dont le premier volume consacré à l’artiste espagnole fait appel à des spécialistes du Japon afin de donner des éléments anthropologiques sur la culture de l’Archipel : tradition du tatouage des yakusas, chamanisme… « Il s’agit d’aller au-delà d’un propos sur l’esthétique et de présenter la photo comme objet de communication », précise François Cheval. La photographie féminine restera au premier plan cet automne avec la programmation de l’Anglaise Natasha Caruana et de la Suédoise Jenny Rova. Et pour 2022, la photographie asiatique sera à l’honneur en confrontant l’œuvre du Chinois Li Lang aux productions de la Japonaise Yuki Onodera.

 

Centre photographique de Mougins

1001 d’Isabel Muñoz

Jusqu’au 3 octobre 2021

© Isabel Muñoz© Isabel Muñoz

© Isabel Muñoz

© Isabel Muñoz

Image d’ouverture : © Isabel Muñoz

Explorez
Sebastião Salgado, cinquante ans de photographie humaniste
© Sebastião Salgado
Sebastião Salgado, cinquante ans de photographie humaniste
Du 1er mars au 1er juin, Les Franciscaines de Deauville présentent une exposition sur Sebastião Salgado en puisant dans les archives de...
04 mars 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Dans l’œil de Jana Sojka : nostalgie filante dans la nuit floue
© Jana Sojka
Dans l’œil de Jana Sojka : nostalgie filante dans la nuit floue
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Jana Sojka, photographe dont nous vous avions déjà présenté les collages. Pour Fisheye...
17 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #532 : Sébastien François et Matthieu Baranger
© Sébastien François
Les coups de cœur #532 : Sébastien François et Matthieu Baranger
Sébastien François et Matthieu Baranger, nos coups de cœur de la semaine, ont fait de l’architecture urbaine la muse de leurs projets...
17 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #530 : Léna Mezlef et Diane Desclaux
© Diane Desclaux
Les coups de cœur #530 : Léna Mezlef et Diane Desclaux
Léna Mezlef et Diane Desclaux, nos coups de cœur de la semaine, nous emmènent en voyage. La première nous fait découvrir l’Amérique...
03 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
© Taras Bychko
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
Dans Where Paths Meet, Taras Bychko compose un patchwork d’instantanés et d’émotions pour définir les contours de l’émigration. Pour ce...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Alessia Glaviano, l’œil Nouvelle Vogue
Portrait d'Alessia Glaviano © Marco Glaviano
Alessia Glaviano, l’œil Nouvelle Vogue
Alors que la neuvième édition du PhotoVogue Festival vient de s’achever, Alessia Glaviano, directrice de l’événement, revient sur son...
13 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Lee Miller, mélancolie débordante et chambres d'hôtel : dans la photothèque d'Éloïse Labarbe-Lafon
Diane et Luna, 2023 © Eloïse Labarbe-Lafon
Lee Miller, mélancolie débordante et chambres d’hôtel : dans la photothèque d’Éloïse Labarbe-Lafon
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur...
12 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #70 : la photographie de mode montre ses griffes
© Léo Baranger
Fisheye #70 : la photographie de mode montre ses griffes
Alors que la Fashion Week parisienne vient de s’achever, Fisheye consacre son numéro #70 à la mode. Au fil des pages, photographes et...
12 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet