Le point commun entre Valentine Jamis et Claire Quiroule, nos coups de cœur #314 ? La pratique de l’argentique. La première documente le quotidien d’une fratrie ayant fait l’école à la maison, et la seconde capture des ambiances aussi belles qu’étranges.
Valentine Jamis
Valentine Jamis, 25 ans, découvre la photographie durant son adolescence à la campagne, dans les Vosges. Elle déménage ensuite à Bruxelles, où elle réalise un bachelier à l’École supérieure des Arts de l’image, Le Septante-Cinq. Entre 2016 et 2017, elle retourne dans sa région natale, pour écrire le premier chapitre de Kids, un récit visuel inspiré par la famille. « Kids est l’histoire d’une fratrie qui fait école à la maison. N’étant pas très scolaire, j’étais intriguée par l’enseignement à domicile comme alternative. J’ai donc suivi trois enfants venus d’une famille nombreuse pendant un an », explique-t-elle. Prises à l’argentique, ses images racontent l’histoire de ces protagonistes, tandis qu’ils évoluent vers l’adolescence. « J’étais fascinée par leur curiosité, leur maturité et leur aisance grandissante face à moi et l’objectif. J’ai pu capter de vrais moments de vie », confie la photographe. Un recueil d’images intimes et spontanées d’où s’échappent – entre quelques rires d’enfants – des réflexions inspirée par un mode de vie alternatif.
© Valentine Jamis
Claire Quiroule
« Mes premiers contacts avec la photographie datent de mon enfance, lorsqu’il m’arrivait de trainer dans le club photo que fréquentait mon père. J’étais fascinée par le travail en huis clos, hors du temps, les images qui apparaissaient, les odeurs… La prise de vue, elle, me passait complètement au-dessus »
, se souvient Claire Quiroule. L’artiste de 29 ans est finalement tombée amoureuse du 8e art vingt ans plus tard, en découvrant que sa mère avait conservé le boîtier de son père, décédé. Se spécialisant dans l’argentique, elle photographie « des moments, plus que des sujets ou thématiques ». « J’adore ces moments où mon cerveau décroche complètement dans une sensation de perfection de l’instant », poursuit-elle. Influencée par la culture Do It Yourself, et le collage, l’auteure capture des textures, des émotions, « des ambiances tantôt étranges, crues, ou contemplatives et mélancoliques ». En travaillant avec des films périmés, elle laisse le hasard la guider tandis qu’elle développe et scanne ses œuvres « avec beaucoup d’approximation ». Une collection d’images aussi brutes que délicates.
© Claire Quiroule
Image d’ouverture : © Valentine Jamis