« Tout a commencé il y a presque dix ans de cela. À l’époque, nous avions décidé, avec quelques amis, de créer un magazine de culture et de loisirs en ligne. Prenant le support pour prétexte, nous sommes allés à Lille, le temps d’un week-end, pour y voir Moderat en concert. Nous voulions prendre des photos du groupe sur scène, mais ce n’est jamais arrivé. La sécurité ne nous a pas laissés entrer avec le boîtier. Alors j’ai décidé de le rentabiliser en immortalisant notre voyage. Mais je ne m’étais encore jamais servi d’un réflex auparavant », nous confie Eduard Sánchez Ribot avec humour. De cette expérience aussi inattendue qu’intuitive, le photographe catalan a trouvé une vocation. Collaborant aujourd’hui avec de nombreuses marques qui lui ressemblent, il utilise le 8e art comme un médium susceptible d’apporter les réponses à sa quête d’identité permanente. « En vérité, composer mes images me confère une certaine sérénité. Je suis toujours enclin à créer des tableaux ordonnés, sans trop de chaos, explique-t-il. J’imagine que cela fait partie de ma personne et correspond à ma manière d’appréhender l’existence. » Malgré une configuration étudiée, l’artiste espagnol accorde pourtant une place importante au hasard d’un tremblement imprévu ou d’une lumière vacillante. Ses clichés nimbés de soleil témoignent de la fragile profondeur de ses pensées vagabondes.
© Eduard Sánchez Ribot