« Selon moi, le portrait est un équilibre parfait entre formalisme et intimité. J’aime aller sous la surface et trouver ce qui se cache derrière, être témoin de ce monde intérieur qui s’ouvre à moi. Un portrait réussi, c’est à mon sens un portrait qui dévoile quelque chose de nouveau, dont même le sujet n’était pas conscient », affirme Riccardo Dubitante. Arrivé dans le monde fantastique du 8e art et de la mode par « accident », alors qu’il étudiait le cinéma, l’auteur italien flâne entre diverses influences, allant des maîtres de la renaissance picturale aux créateurs de nanars. « J’aime les couleurs et la composition des peintures d’Antonello da Messina et le drame du clair-obscur qui habite les œuvres de Caravage. Je suis également émerveillé par le travail de réalisateurs comme Ingmar Bergman ou Dario Argento », ajoute l’artiste. Rêveur et dessinateur à ses heures perdues, il avoue néanmoins être mû par des inspirations fluctuantes. « J’ai du mal à être constamment inspiré. J’accepte ne pas l’être pendant des semaines, car c’est un processus qui prend son temps. Parfois c’est une longue attente et d’autres fois c’est soudain, comme une épiphanie », explique-t-il. S’ensuivent des portraits oniriques où les teintes oscillent entre lumières et ombres, laissant transparaître toute la densité des corps et des âmes en mouvement.
© Riccardo Dubitante