La lumière qui inonde tout sur son passage, qui réchauffe le creux de nos dos d’une flamme chaleureuse, qui nous réveille d’une paresse hivernale… Cette lumière, c’est celle que Silvia Gil-Roldán tente inlassablement de capturer. « J’ai l’habitude d’organiser les projets en fonction d’elle, tôt le matin ou en fin d’après-midi, quand elle a une aura magique et que les couleurs deviennent plus vibrantes. D’un point de vue créatif, elle m’aide à me sentir plus à l’aise. Si je n’ai pas l’occasion de l’avoir naturellement, j’essaie de la recréer artificiellement », raconte-t-elle. Originaire de Tenerife, la photographe s’est découvert une passion évidente pour le médium alors qu’elle terminait ses études de graphisme. Jonglant entre des commandes photographiques pour des marques de mode responsables et des projets plus personnels, Silvia Gil-Roldán aspire toujours à créer en symbiose avec son île canarienne. C’est donc sur ses routes escarpées, au cœur de son sable ardent, depuis ses hauteurs vertigineuses ou sur ses eaux cristallines qu’elle trouve son inspiration. Dans l’une de ses séries, Silence, elle a cherché à représenter de plusieurs manières cet état de calme plein, là où suffit un regard ou un tendre touché pour ressentir profondément. « J’ai voulu évoquer ce moment où les mots n’importent plus, où nous pouvons communiquer par une simple perception de l’autre. J’ai également souhaité encapsuler le silence de la nature, de la brume, du soleil et de l’eau plate ». Souvenirs d’une chaleur infinie, ses images dévoilent des instants où les êtres se retirent et préservent la nature sans faire de bruits. « Nous devrions nous efforcer de vivre dans une sorte de chuchotement perpétuel, pour laisser la Terre inspirer et expirer en paix. Notre expérience dans ce monde est si éphémère que nous ne pouvons qu’espérer le fouler aussi silencieusement que possible », conclut Silvia Gil-Roldán.
© Silvia Gil-Roldán