À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire

26 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
© Jules Ferrini
© Jules Ferrini

À travers deux séries, Noires sœurs et Modern Sins, Jules Ferrini plie la lumière et le temps pour faire vibrer l’obscurité d’un noir et blanc réinventé. Entre le ciel noir d’un New York dystopique et les sombres bures de pèlerins orientaux, découverte d’une quête esthétique, exposée dans le cadre de l’exposition arlésienne collective 10/10.

Un visage émerge des plis marmoréens d’une tunique. Il a la blancheur d’une dent de lait, la texture douloureuse d’un plâtre qui s’écaille. Autour de lui, le calme d’un fond noir et les volutes d’un drapé. Entre le monastère de Rila en Bulgarie et la mosquée bleue d’Istanbul, Jules Ferrini a ainsi capturé la foi comme un vêtement qui dissimule les corps et forme les plis mystérieux d’une armure, où ils s’enchâssent, s’enfouissent et disparaissent. Après un début marqué par le photojournalisme, le jeune auteur découvre la photographie d’art grâce à Diamantino Quintas, tireur-filtreur artisanal qui change sa manière de travailler. « Aujourd’hui, mon approche est plutôt une quête esthétique, mêlant expérimentations techniques et recherche de la beauté dans les formes et figures humaines. En postproduction, j’ai utilisé la solarisation pour enrichir l’imaginaire visuel au-delà de ce que l’œil humain perçoit normalement », explique-t-il. Si « cette série n’a aucune volonté d’apporter un jugement sur les pratiques photographiées, qu’il soit positif ou négatif », comme le précise le photographe, son appareil, lui, scanne, symétrise, ouvre la voie d’un imaginaire dystopique quelque part entre les contrastes d’un Sin City et les ordres religieux de Dune. Là où le noir révèle, comme toujours, la lumière.

© Jules Ferrini

© Jules Ferrini
© Jules Ferrini

© Jules Ferrini
© Jules Ferrini
© Jules Ferrini

© Jules Ferrini
© Jules Ferrini

© Jules Ferrini

© Jules Ferrini
© Jules Ferrini

© Jules Ferrini

© Jules Ferrini

© Jules Ferrini
À lire aussi
Back to Black : l’agence MYOP voit le monde en noir et blanc
Back to Black : l’agence MYOP voit le monde en noir et blanc
Du 4 au 11 juillet 2021, l’agence MYOP investit trois espaces en cité arlésienne. À la Galerie Henri Comte, les photographes…
05 juillet 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Necromancer : Inuuteq Storch, mage noir au service des mythes groenlandais
© Inuuteq Storch
Necromancer : Inuuteq Storch, mage noir au service des mythes groenlandais
Dans Necromancer, un récit monochrome aux frontières du monde spirituel, Inuuteq Storch illustre les coutumes de ses ancêtres, tout en…
23 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Explorez
Metamorphosis de Hessam Yekta : le drap des lieux
© Hessam Yekta
Metamorphosis de Hessam Yekta : le drap des lieux
À la croisée de la photographie de mode et de l’abstrait, Hessam Yekta signe, avec la série Metamorphosis, une exploration de la...
07 février 2025   •  
Écrit par Hugo Mangin
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
© Marion Ellena. Scrolling (de la ventana), 2023.
Prix Polyptyque 2024 : célébration des expérimentations et du livre photo
La Galerie Sit Down à Paris accueille les quatre lauréat·es du Prix Polyptyque 2024 pour une exposition conjointe qui se tient jusqu’au...
05 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
© Jack Latham
Beggar’s Honey : Jack Latham s’immisce dans le monde clandestin des fermes à clics
Depuis dix ans, Jack Latham mène des recherches sur la naissance des théories conspirationnistes et la manière dont ces récits sont...
04 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
© Annissa Durar / Instagram
La sélection Instagram #492 : battre le pavé
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’emparent de la rue, l'arpentent, la figent, la saisissent. Détails chocs...
04 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
L’œuvre de Dennis Morris, photographe de Bob Marley et des Sex Pistols, se dévoile à la MEP
Sid Vicious, Stockholm, Suède, 25 juillet 1977 © Dennis Morris
L’œuvre de Dennis Morris, photographe de Bob Marley et des Sex Pistols, se dévoile à la MEP
Jusqu’au 18 mai 2025, la MEP accueille Music + Life, la première rétrospective consacrée à Dennis Morris en France. Comme son nom...
08 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Metamorphosis de Hessam Yekta : le drap des lieux
© Hessam Yekta
Metamorphosis de Hessam Yekta : le drap des lieux
À la croisée de la photographie de mode et de l’abstrait, Hessam Yekta signe, avec la série Metamorphosis, une exploration de la...
07 février 2025   •  
Écrit par Hugo Mangin
CHROMOTHERAPIA : la photographie couleur à la villa Médicis
© Martin Parr
CHROMOTHERAPIA : la photographie couleur à la villa Médicis
Avec CHROMOTHERAPIA. La photographie couleur qui vous fait du bien, la villa Médicis retrace l’histoire de ce médium, longtemps relégué à...
06 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Theo Wenner : True detectives
Le sergent Brennan montre un impact de balle qui pourrait suggérer que le tireur a poursuivi la victime dans l'escalier avant de la tuer © Theo Wenner
Theo Wenner : True detectives
Theo Wenner est le premier photographe à avoir pu s’immiscer dans le quotidien de la division homicide du New York City Police...
06 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet