Parce qu’elles souhaitaient échapper à leur propre corps et se déconnecter, certaines personnes tombent dans les filets de l’addiction. Blanca Galindo et David Simon Martret, deux photographes espagnols qui forment le duo Leafhopper, ont vus plusieurs de leurs proches basculer et ont entamé la série It’s a Wonderful life, au titre ironique, en 2015. Elle relate des histoires d’addictions en Russie, en Asie et en Europe et vise à faire comprendre au public ce qui pousse les gens à s’enfermer dans de telles obsessions.
Pour mener à bien ce projet, le couple à la ville a conduit des recherches et mené des entretiens en Chine, Indonésie, Malaisie, aux Philippines, au Japon, aux États-Unis, en Espagne, en Finlande et au Mexique.
Le sujet est sensible, tabou : “Prendre la première photo a été à la fois difficile“, confie la photographe. Une fois lancés, les deux artistes ont à la fois souhaité montrer les problèmes de drogue et les conséquences psychologiques de l’addiction. “On en apprend tous les jours sur ces obsessions : tout le monde a une réaction différente. Certains se soulagent en se brûlant avec un fer ou s’entaillent le corps, mais tous cherchent à se déconnecter à travers ce mal.” Au fil de leur projet, ils ont été étonnés de découvrir qu’il était bien plus facile de passer du temps avec des alcooliques ou des accros à l’héroïne pour échanger sur leur maladie que d’essayer de parler à des personnes accros au travail.
Quelques unes des photos de la série fonctionnent en diptyque, associant des portraits et des images plus métaphoriques. “Puisqu’on veut aussi traiter les émotions et la psychologie, on a recours à l’imagerie abstraite et aux symboles. On a,, par exemple, envie de mettre en image l’idée d’une prison .” explique David.
Blanca et David ont aussi mis en place un Tumblr, plus léger, sur l’addiction qui montre notamment comment la publicité tente de tourner l’addiction en quelque chose de positif. “Pour nous, la chose la plus intéressante c’est de créer et de générer une réflexion sur l’addiction. C’est ce qu’il y a de plus satisfaisant.“, concluent-ils. Les artistes espèrent finir leur projet d’ici décembre prochain.
Propos recueillis par Hélène Rocco
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