« Le retour à la nature est sûrement la tendance visuelle la plus évidente », affirme le photographe Martin Bertrand. Pour lui, cette pratique photographique, repérée par Adobe, est une grande source d’inspiration. Focus.
Enfant, Martin Bertrand, photographe français, était fasciné par les grands espaces naturels, synonymes de rêves et de voyages. Un goût pour la nature qui a pris place dans sa pratique photographique. « Comme la majorité des Occidentaux de ma génération, j’ai été sensibilisé aux problématiques environnementales et écologiques grâce à mon éducation et aux médias. Ces enjeux se sont imposés naturellement comme une thématique de prédilection, avec toutefois un prisme sociétal », explique-t-il.
Ses périples en terres inconnues l’ont mené aux Philippines, à Cuba, au Vietnam ou encore en Thaïlande. Si la beauté du monde sauvage l’inspire, les dégâts causés par le dérèglement climatique le touchent profondément. « J’ai passé sept mois sur la péninsule indochinoise. J’ai vu de mes propres yeux les méfaits de la modernité galopante, confie le photographe. Dans le Delta du Mékong, par exemple, la moitié des terres est située à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer. J’ai observé des scènes mélancoliques, où l’eau avait déjà cerné des habitations côtières. »
Intégrer la nature au monde urbain
Les rencontres que Martin Bertrand a faites, au cours de ses périples, ont développé ses convictions et ses engagements. « La fragilité de la nature m’inspire. Elle apparaît comme un véritable enjeu, au 21e siècle », précise-t-il. En 2017, l’auteur s’est rendu à l’oasis Kerlanic, en Bretagne. Un lieu occupé par une communauté autonome surprenante. « Je trouve extraordinaire que dix personnes aient un impact écologique équivalent à celui d’un homme avec un mode de vie conventionnel », ajoute-t-il. En s’y installant durant deux semaines, il s’imprègne du quotidien de la communauté, et sublime leur mode de vie dans ses images. « Ce fut de très belles rencontres, et une expérience unique, qui a alimenté de nombreuses réflexions philosophiques », souligne le photographe.
Pour lui, notre mode de vie moderne est devenu une norme, difficile à transformer. Cependant, il imagine un futur harmonieux, au sein duquel la société des prochaines décennies aura intégré la nature, et combiné un mode de vie écoresponsable à l’espace urbain. Un retour à la nature original, qui l’inspire grandement : « notre croissance nous a déconnectés de notre environnement. La notion de « retour à la nature » constitue donc un réel dépaysement – quelque chose qui a toujours inspiré les photographes ! »
© Martin Bertrand