« La matière première de ma photographie provient de l’environnement urbain », déclare Aliocha Boi. Le photographe franco-canado-italien peint, avec les formes et les couleurs de la rue, des tableaux graphiques et bigarrés. En découvrant un Paris désert pendant le confinement, il compose sa Quiet Symphony. « Ville d’ordinaire chaotique et mouvementée, elle s’était métamorphosée : un morceau plus calme et apaisé se jouait sous mes yeux », raconte-t-il. Inspiré par la notion d’entre-deux, l’interaction entre l’homme et son environnement, le photographe a documenté l’abandon, « toutes ces choses laissées dans la rue, à la hâte, comme si les Parisiens avaient subitement disparu, qu’il ne restait que des traces de leur passage », poursuit-il. Déchets égarés, publicités arrachées et gants jetables ponctuent ses déambulations dans la capitale déserte. Çà et là, des passants, dissimulés derrière leur masque, croisent son regard. Une promenade insolite, guidée par une douce mélodie s’échappant d’une fenêtre ouverte…
© Aliocha Boi