Au féminin pluriel

27 décembre 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Au féminin pluriel

Corps mis en scène, décors intimistes, ombres végétales… Les galeries Instagram du Turc Ugur Basaran et de l’Italienne Maria Maglionico présentent des univers aussi beaux que fragiles, qui mettent scène deux représentations de la femme.
 Cet article est à retrouver dans notre dernier numéro.

Des photographies d’Ugur Basaran et de celles de Maria Maglionico, il émane une atmosphère similaire où corps dénudés, portraits féminins et tons pastel créent une délicate intimité. Pourtant, leurs regards et leurs motivations diffèrent. Pour Ugur, qui photographie à l’instinct, les femmes sont des muses dont la beauté l’émeut. « Les modèles de la plupart de mes photos sont mes amies, mes ex-petites amies, précise-t-il. Je trouve les femmes magnifiques, et il m’arrive parfois de contacter une inconnue pour la prendre en photo. » Le photographe turc réalise ses images en plaçant la femme, à la fois sublime et vulnérable, au centre de son désir. Un processus sensuel où fleurs et autres accessoires couchent leurs ombres sur les peaux nues. « Ma photographie a toujours évolué ainsi: j’observe les rayons lumineux, l’ombre, et les corps, simplement. »

Dévoiler son intimité

Maria

, quant à elle, est dans une veine très proche de la culture japonaise : « J’aime cette perception de la beauté, explique-t-elle. Elle met en lumière ce qui est caché, ce que l’on ne perçoit pas immédiatement. Cela a beaucoup influencé mon travail. » Cette artiste originaire des Pouilles, au sud de l’Italie, aime photographier des personnes qu’elle connaît, ses modèles sont toutes des proches ou des connaissances. « Je choisis des femmes, parce que leur corps est plus harmonieux, il convient mieux à mon esthétique », ajoute Maria, qui n’exclut pas de travailler avec un homme « si une connexion se crée ». Influencée par Guy Bourdin, la jeune Italienne imagine des scénarios et dispose ses sujets dans des positions étranges, brisant ainsi les carcans de la beauté. Sensuelles et fragiles, ou mystérieuses et drôles, les femmes qui posent pour les deux photographes dévoilent leur intimité. Pourtant, si le regard de Maria déconstruit la notion de beauté féminine, l’approche plus érotique d’Ugur se compose à travers le prisme du désir.

© Ugur Basaran

© Ugur Basaran

© Ugur Basaran

© Ugur Basaran

© Ugur Basaran

© Maria Maglionico

© Maria Maglionico© Maria Maglionico

© Maria Maglionico© Maria Maglionico

© Maria Maglionico

Cet article est à retrouver dans Fisheye #33, en kiosque et disponible ici.

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