Le week-end dernier, Brigitte Patient s’est rendue à la Maison Rouge à l’occasion de l’exposition Étranger résident. Elle y a rencontré son collectionneur, Marin Karmitz, et Erri De Luca, un écrivain, poète et traducteur italien contemporain dont l’un des textes a été publié dans le catalogue d’exposition.
Cinéaste, producteur de films, Marin Karmitz a aussi participé à la création des salles de cinéma MK2. Cette carrière de cinéaste est un élément contextuel important qui explique le déroulé de l’exposition intitulée Étranger résident. Car à l’image du scénario, l’exposition entremêle plusieurs histoires et médiums et dessine un autoportrait en creux du collectionneur. Parmi les 200 oeuvres exposées, le spectateur pourra apprécier des oeuvres d’Antoine d’Agata, Walker Evans, Gisèle Freund ou encore Jean Dubuffet et Panamarenko. Les images noires et blanches collectionnées par Karmitz évoquent pour l’essentiel le mystère.
« Les arbres ont des racines, les hommes non. Ils les remplacent avec ce qu’ils sèment et ce qu’ils récoltent. Sa maison contient sa récolte. Marin Karmitz n’est pas un collectionneur, il n’a pas l’obsession acharnée de la série à compléter, le trouble de l’accumulation. Il recueille en fait des rencontres avec des œuvres d’artistes. C’est le musée d’un homme, de celui qui marche le long d’une plage et trouve ce qui vient de la mer. » C’est ainsi qu’Erri De Luca introduit l’exposition dans le catalogue d’exposition. Outre ses talents d’écrivain, on le découvre être un fin observateur. Passionné par la photo, Erri, confie que face à une image, il souhaite « forcer les limites de l’encadrement » et il y parvient jusqu’à même dévoiler l’invisible.
Gotthard Schuh, Grubenarbeiter, Belgique, 1937 © Fotostiftung Schweiz. Courtesy Collection Marin Karmitz, Paris
© Chéa, Cambodge 2000 / Laurence Leblanc
Image d’ouverture © André Kertesz, East River, New York, 1938 © Rmn – Grand Palais. Courtesy Collection Marin Karmitz, Paris