Cette semaine, dans « Regardez voir », la journaliste Brigitte Patient nous présente deux photographes. Avec Ardenne, Éric Guglielmi propose une vision personnelle de cette partie du Grand Est, et Klaus Pichler nous emmène à la découverte des jardins familiaux de Vienne.
À la Maison de la Photographie Robert Doisneau de Gentilly (Val-de-Marne), Éric Guglielmi nous fait découvrir l’Ardenne. Lorsque l’on pense à ce territoire, la Grande Guerre, l’invasion allemande, ou encore ses terres désertées viennent immédiatement à l’esprit. Un passé lourd. Le photographe, lui, nous emmène dans une Ardenne qu’il qualifie de « paysage enchanté ». Éric Guglielmi voyage beaucoup. Ses commandes l’emmènent en Europe ou encore en Afrique du Sud et cette série représente un retour chez lui après une vie passée à l’étranger. Un projet savouré, étudié en profondeur et photographié à la chambre. Dans les images, la lumière vient sublimer les décors, avec finesse. Un hommage à la beauté des lieux, à découvrir jusqu’au 15 avril 2018.
© Éric Guglielmi
Non loin de Rennes, à Chartres-de-Bretagne, la galerie Le Carré d’Art présente Klaus Pichler et ses Schrebergärten jusqu’au 14 mars 2018. Ces jardins familiaux viennois, imaginés à la fin du XIXe siècle, permettaient aux ouvriers de cultiver leurs légumes. Aujourd’hui, ces 26 000 jardins sont utilisés à des fins récréatives. Le photographe explore cet univers si particulier avec humour, représentant les propriétaires des lieux. Couleurs vives, meubles exubérants, décorations kitchs… la série oscille entre le comique et l’étrange. Loin des espoirs utopiques du passé, ces petits coins de verdure provoquent une curieuse sensation d’enfermement, où l’absurde efface les bonnes intentions d’antan.
© Klaus Pichler
Image de couverture : © Klaus Pichler