Au micro de « Regardez voir » #51

18 juillet 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
Au micro de « Regardez voir » #51

Cette semaine, au micro de Brigitte Patient, on retrouve le photographe britannique Rip Hopkins qui revient sur sa carrière. Il y a aussi Fred Boucher, Céline Duval et Michaël Houlette, tous trois directeurs d’un pôle photographique.

« Le beurre est un vecteur du goût. Dans les macarons par exemple, ils mettent énormément de beurre pour que le goût du fruit explose. Dans tous les cas c’est pareil, plus on met du beurre et plus le goût est accentué. La photographie, c’est pareil avec la parole. À travers ce processus photographique, les gens s’expriment autrement, ils dévoilent des choses qui les touchent de très près. J’adore entrer dans cette intimité presque indécente de la photographie. » C’est sur cette singulière comparaison que Rip Hopkins ouvre le Regardez voir diffusé le 14 juillet sur France Inter. Le photographe anglais aujourd’hui installé en Belgique revient sur  son entrée à l’agence VU – à l’âge de 23 ans ainsi que sur années auprès de Médecins sans Frontières. Ensemble, ils évoquent Tajikistan weaving, un travail au cours duquel, l’artiste a basculé d’un format à un autre. « Avant, je travaillais en noir et blanc, en 24×36 et j’avais pour habitude de m’immerger (…) et avec ce projet, en couleur et moyen format (…), je constituais l’image avec la personne que je photographiais, nous réalisons là un vrai travail d’équipe ». Plus tard, il revient sur ses sources d’inspiration et ses processus de création. Il livre d’ailleurs sa recette de la conception d’une bonne image : « une photographie qui reste ». Un portrait d’un artiste brillant, amoureux des livres, partagé entre photographie documentaire et photographie d’auteur.

Soudan du Sud, 1995 © Rip Hopkins

Soudan du Sud, 1995 © Rip Hopkins

Anthony et Paul © Rip HopkinsDans une île au milieu du Tadjikistan, 1995 © Rip Hopkins

à g. Anthony et Paul et à d. Dans une île au milieu du Tadjikistan, 1995 © Rip Hopkins

« Apprendre à regarder et critiquer les images photographiques. » Telle est la mission des pôles photographiques. Pour ce nouvel épisode, Brigitte Patient s’intéresse à trois de ces lieux en interrogeant leurs directeurs. D’abord, Fred Boucher, créateur et codirecteur de Diaphane, le pôle photographique des Hauts-de-France. Ce dernier à créer deux festivals : les Photaumnales – la prochaine édition se tiendra du 15 septembre au 31 décembre 2018 et Usimages, une manifestation dédiée à la photographie industrielle. Diaphane a notamment inventé le dispositif La photo bat la campagne- un projet de découverte du territoire par le biais de l’image.

Ensuite, au micro, Céline Duval, la directrice de Simultania à Strasbourg, une structure qui promeut la photographie d’auteurs en prise avec le monde. Outre les missions de diffusion de la photo et d’éducation à l’image, Simultania entend favoriser le positionnement du “regardeur” et son inscription dans la société. Pour ce faire, la structure construit des expositions collaboratives. Cet été, à Arles, Simultania a lancé le deuxième volume du magazine Expérimentations splendides – une revue des utopies et photographies citoyennes. Un numéro, présenté en page Tendance dans Fisheye 31.

© Jean-Christophe Béchet

© Jean-Christophe Béchet, exposé à Simultania

Enfin, Brigitte Patient rencontre Michaël Houlette, le directeur de la Maison de la Photographie Robert Doisneau à Gentilly. Comme les deux autres pôles, le volet pédagogue occupe une place importante dans la structure. La maison a ainsi initié un projet pilote « la photographie à l’école » dont la mission est de former les élèves au « voir » en photographie. En ce moment, l’espace accueille une exposition présentant le travail d’Angeline Leroux, Laure Pubert et Laure Samana. Un projet atypique qui met en avant le processus de création des trois artistes. Un tour de France à travers des structures-actrices de l’ombre.

Boismorin, 1974 © Franck Landron

Image d’ouverture © Rip Hopkins / Agence VU’

Explorez
What’s the word? Johannesburg! : L'Afrique du Sud se raconte à la Fondation A
© Afronova Gallery, Alice Mann, Siphithemba Mshengu, 2018.
What’s the word? Johannesburg! : L’Afrique du Sud se raconte à la Fondation A
Accueillie jusqu'au 21 décembre 2025 à la Fondation A, située à Bruxelles, l’exposition What’s the word? Johannesburg! nous présente le...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Ekaterina Perfilieva et l'intime au cœur de la fracture
© Ekaterina Perfilieva, Nocturnal Animals
Ekaterina Perfilieva et l’intime au cœur de la fracture
À la fois distante et profondément engagée, Ekaterina Perfilieva, artiste multidisciplinaire, interroge une contemporanéité...
17 septembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Le ministère de l’Aménagement du territoire fête les 80 ans de la Libération
Megapolis, Puteaux, 2025 © Aleksander Filippov
Le ministère de l’Aménagement du territoire fête les 80 ans de la Libération
À l’occasion des 80 ans de la Libération, les ministères de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique ont lancé...
08 septembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #558 : Marina Viguier et Emma Tholot
Carmela, série Carmela © Emma Tholot
Les coups de cœur #558 : Marina Viguier et Emma Tholot
Marina Viguier et Emma Tholot, nos coups de cœur de la semaine, explorent la théâtralité comme outil de résistance, de liberté et de...
08 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
What’s the word? Johannesburg! : L'Afrique du Sud se raconte à la Fondation A
© Afronova Gallery, Alice Mann, Siphithemba Mshengu, 2018.
What’s the word? Johannesburg! : L’Afrique du Sud se raconte à la Fondation A
Accueillie jusqu'au 21 décembre 2025 à la Fondation A, située à Bruxelles, l’exposition What’s the word? Johannesburg! nous présente le...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
© Jet Siemons
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
Dans Hannie & Billo – The Trail Project, Jet Siemons retrace la trajectoire d’un couple, Hannie et Billo, à partir d’un album photo...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Ekaterina Perfilieva et l'intime au cœur de la fracture
© Ekaterina Perfilieva, Nocturnal Animals
Ekaterina Perfilieva et l’intime au cœur de la fracture
À la fois distante et profondément engagée, Ekaterina Perfilieva, artiste multidisciplinaire, interroge une contemporanéité...
17 septembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
© Valérie Belin
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
L’heure des rencontres « 7 à 9 de Chanel » au Jeu de Paume a sonné. En cette rentrée, c’est au tour de Valérie Belin, quatrième invitée...
16 septembre 2025   •  
Écrit par Ana Corderot