Balade avec Simon Deadman

21 juin 2016   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Balade avec Simon Deadman
Depuis deux ans, Simon Deadman s’adonne passionnément à la photographie à travers de longues balades, au petit matin ou en fin de journée. Il arpente son Australie natale, où il vit toujours. Et délivre de magnifiques images où la lumière comble le vide de paysages isolés.

« J’aime prendre ma voiture en ayant juste une vague idée d’où je vais », raconte Simon, 33 ans. À Perth, en Australie, il se laisse porter par une routine où la liberté fait loi. Son quotidien est fait de longues balades au petit matin ou au coucher du soleil. Le week-end, il s’absente plusieurs heures : « Je marche dans les coins. Parfois je prends une ou deux photos seulement, parfois j’use plusieurs pellicules. L’imprévisible est fun. »

On ne saurait dire si cette insouciance qui inspire Simon. Une chose est sûre : il aime ce qu’il voit autour de lui. Il y a une forme de légèreté dans ses images, inhérente à l’état d’esprit dans lequel il se trouve lorsqu’il photographie. Si bien qu’on a l’impression de se balader avec lui. Rares sont les photographes qui parviennent à exprimer avec autant de justesse et d’équilibre leur empathie pour ce qu’ils voient et leur amour pour la photo. Simon est un de ceux là.

© Simon Deadman

À travers les livres

« Mes parents m’ont donné mon premier boîtier lorsque j’avais 10 ans. » Mais la photographie est devenue une affaire sérieuse il y a deux ans seulement, lorsque Simon découvre les images de certains auteurs qui l’ont beaucoup marqué. Entre autres, « les photographes de la New Topographics (ndlr : un courant très influent, cristallisé dans une exposition montrée en 1975 à Rochester, aux États-Unis) [qui a] beaucoup influencé ma vision du monde et de la photographie.»

Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-1Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-2Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-3Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-5Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-6Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-7Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-8Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-9Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-10Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-11Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-12Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-14Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-15Simon-Deadman-Fisheye Magazine-2016-16

Les années 1970 et 1980 demeurent une source d’inspiration importante pour Simon, qui cite Robert Adams comme un de ses photographes favoris. Il confie, « lorsque je me sens un peu frustré ou que je ne sais pas où aller avec mes photos, je m’assois et je regarde un de ses bouquins. » C’est d’ailleurs les livres qui lui ont tout appris – ou presque. Simon est autodidacte, et parce qu’il n’a jamais étudié la photographie, il s’est éduqué tout seul : « J’achète beaucoup de livres photo. Je m’inspire aussi de certains peintres comme Jeffrey Smart. Puis il y aussi le cinéma, la musique, la littérature et la lumière de l’après-midi lorsque je pars du boulot pour rentrer chez moi. »

L’Australie

Surtout, Simon se plaît à « réduire le monde dans un paysage minimaliste ». Son attirance pour le vide est liée à sa fascination pour son pays. Là-bas, « la lumière du jour est incroyablement crue et vive », ce qui force Simon a photographié plutôt au lever et au coucher du soleil. Il utilise une pellicule moyen format et, comme il l’explique, « lorsque la lumière est assez rouge, ça créé de magnifiques couleurs et dégradés dans le ciel. »

L’Australie est un continent où la grande majorité de la population vit sur les côtes. Perth, où Simon habite, se situe à l’extrême ouest et demeure très isolée : « Les paysages désertiques me sont donc vraiment très naturels », conclut le jeune homme, « mes photos sont une réflexion sur l’endroit où je vis et comment je m’y sens. »

© Simon Deadman
© Simon Deadman

Propos recueillis par Marie Moglia

En (sa)voir plus

→ Découvrez l’ensemble du travail de Simon sur son Tumblr : simondeadman.tumblr.com

→ Suivez-le sur Instagram : @simondeadman

Explorez
Annissa Durar : une cueillette visuelle de senteurs
The Rose Harvest © Annissa Durar
Annissa Durar : une cueillette visuelle de senteurs
La photographe américano-libyenne Annissa Durar a documenté, avec beaucoup de douceur, la récolte des roses à Kelâat M’Gouna, au sud du...
13 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Sous le soleil d'Italie avec Valentina Luraghi
Mediterraneo © Valentina Luraghi
Sous le soleil d’Italie avec Valentina Luraghi
À travers sa série Mediterraneo, Valentina Luraghi nous transporte dans ses souvenirs d’été. Le·la spectateur·ice y découvre le...
29 août 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
La sélection Instagram #519 : évasion infinie
© Giorgia Pastorelli / Instagram
La sélection Instagram #519 : évasion infinie
Liberté. Ce mot résonne avec le clairon de l’été. Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine célèbrent la douceur et le...
12 août 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
15 expositions photographiques à découvrir en août 2025
Jill, President Street, Brooklyn, New York, 1968 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix, Paris.
15 expositions photographiques à découvrir en août 2025
L’été est installé, et les vacances enfin arrivées. En parallèle des Rencontres d'Arles et pour occuper les journées chaleureuses ou les...
01 août 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Ekaterina Perfilieva et l'intime au cœur de la fracture
© Ekaterina Perfilieva, Nocturnal Animals
Ekaterina Perfilieva et l’intime au cœur de la fracture
À la fois distante et profondément engagée, Ekaterina Perfilieva, artiste multidisciplinaire, interroge une contemporanéité...
17 septembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
© Valérie Belin
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
L’heure des rencontres « 7 à 9 de Chanel » au Jeu de Paume a sonné. En cette rentrée, c’est au tour de Valérie Belin, quatrième invitée...
16 septembre 2025   •  
Écrit par Ana Corderot
La sélection Instagram #524 : espaces intimes
© Sara Lepore / Instagram
La sélection Instagram #524 : espaces intimes
La maison se fait à la fois abri du monde et porte vers le dehors, espace de l’intime et miroir de nos modes de vie. Les artistes de...
16 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
5 coups de cœur qui témoignent d'un quotidien
I **** New York © Ludwig Favre
5 coups de cœur qui témoignent d’un quotidien
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine...
15 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet