« Le corps est un lieu de complexités, de détails, et d’intimités. Il est un espace de contact avec l’autre, d’actions, de jeu, de traumatismes, de pouvoir et de vulnérabilité. Il est un endroit où l’on peut devenir plus qu’un simple corps : on peut faire partie du monde qui nous entoure », énonce Jeanette Spicer, une photographe originaire du Maryland, actuellement installée à New York. C’est à l’âge de sept ans, et avec un appareil jetable que l’artiste a commencé à prendre goût à la photographie. Déjà, elle cherchait à voir et à montrer les gens sous un jour différent. L’auteure poursuit aujourd’hui son exploration au sein de sa communauté d’amantes et amies. « Avec What it means to be, je souligne l’absence de photographes lesbiennes, et du regard lesbien, et je m’attaque au patriarcat qui façonne nos visions de la forme féminine comme la création d’images. Je capture l’intimité entre les femmes lesbiennes, bisexuelles et queers », précise-t-elle. Avec douceur et amour, Jeanette Spicer lutte contre l’invisibilisation de ses paires et de leurs expériences sensuelles et sexuelles. « Je travaille généralement avec mes tripes et mes sentiments du moment. Bien sûr, je fais en fonction de la lumière et de l’espace dont je dispose. C’est rare, mais il m’arrive d’avoir une esquisse en tête, qui inévitablement ne ressemble pas au résultat final », explique celle dont l’œuvre évoque un élément indispensable : le corps des femmes n’est pas un objet de désir réservé aux hommes.
© Jeanette Spicer