« Chaque image donne un sentiment d’urgence »

30 juillet 2015   •  
Écrit par Fisheye Magazine
"Chaque image donne un sentiment d'urgence"
Avec sa série Habitat, la photographe Kelia Anne MacCluskey a souhaité capturer les souvenirs fugaces de sa jeunesse. Propos recueillis par Hélène Rocco.

Kelia Anne MacCluskey

est étudiante au Savannah College of Art & Design aux États-Unis. En grande nomade, elle voyage autant que possible. La photographe aspire à créer toute sa vie et souhaite produire des images qui illustrent l’affection qu’elle porte à tous ceux qui l’entourent. Pour Fisheye, elle revient sur la série Habitat.

Fisheye: Comment as-tu eu l’idée de réaliser cette série ?

Kelia

: Depuis deux ans, j’ai un réel engouement pour les projets nostalgiques. Habitat illustre mon désir de me rappeler ma jeunesse fugace, les bons moments qui ponctuent mes week-ends, mes amoureux qui vont et viennent… Et aussi la douleur et la splendeur qui sont liés à la nostalgie. Chaque image donne un sentiment d’urgence: on doit savourer ce moment avant qu’il ne s’éclipse. Comme dans les rêves et les souvenirs, les visages sont dissimulés voire inexistants. On aime tous être nostalgique et cette série aide à se souvenir.

Photo extraite de la série "Habitat" © Kelianne

Pourquoi as tu décidé d’être photographe ?

Je suis devenue photographe parce qu’aucun autre métier ne semblait me correspondre, rien d’autre ne me faisait vibrer. Enfant, j’ai pris des leçons de piano, d’équitation, de danse, de chant, de théâtre et j’ai même tenté – pour une raison qui m’échappe – de faire du sport. Ces activités ne me correspondaient pas et m’ont appris que la passion ne se commande pas. À l’adolescence, je suis allée en séjour à Londres et j’ai passé plus de temps avec mon appareil photo qu’avec mes camarades. Depuis, le voyage et la création sont devenus, à mes yeux, le plus passionnant et le plus enrichissant des cocktails.

En quelques mots, comment décrirais-tu ton style ?

Les couleurs, les natures mortes, la féminité et l’amour ont une vraie influence sur mon travail. Mon obsession de la nostalgie a sûrement un impact sur mes photos aussi. La naïveté et l’innocence propres à l’adolescence semblent m’avoir contaminée et la photographie a l’air d’être la seule façon de me guérir… J’ai largement dépassé les quelques mots, là (rires) ! Pour être brève je dirais: curieux, nostalgique, innocent et naïf.

Quel est le plus joli compliment que l’on t’a fait à propos de tes photos?

Un jour, un homme adorable m’a dit qu’il aimerait voir le monde à travers mes yeux…

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?

Je suis en train de réaliser une série qui a un scénario très cinématographique. A cette occasion, je travaille avec d’autres artistes qui utilisent des médias différents afin de créer quelque chose qui satisfera chacune de nos envies. Je vous tiens au courant !

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Images par © Kelia Anne MacCluskey

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