Pour célébrer la journée internationale des droits des femmes, Fisheye revient sur des projets marquants, réalisés par des femmes photographes. Combats féministes à travers les âges, culte du corps, sujets tabous, manifestations… Lumière sur une collection de projets aussi esthétiques qu’engagés.
Weronika Perłowska
« Je voulais me concentrer sur un problème national : l’interdiction culturelle, réservée aux femmes, d’exprimer leur propre rage. »
Artiste visuelle polonaise, Weronika Perłowska mêle différents médiums et techniques pour critiquer notre société. Dans Anger detracts from her beauty, elle s’intéresse à la colère féminine, souvent réprimée, et à ses ramifications.
© Weronika Perłowska
Mahaut Harley
Confrontée à des études de nu durant ses cours de dessin, l’artiste franco-britannique Mahaut Harley réalise rapidement qu’elle ne perçoit pas le corps et la sexualité comme la plupart des gens. Intriguée, elle mène l’enquête, à travers ses créations, et déconstruit les courbes sexualisées des magazines de charme. En contrepoint, elle fait de ses collages des images engagées, et se révolte contre l’image – toujours plus vulgaire – de la femme.
© Mahaut Harley
Lisa Miquet
« Je n’ai jamais compris les publicités pour les règles. Elles sont bien loin de la réalité. On voit les femmes faire du roller, du skate, aller dans des manèges à sensations fortes… On a presque l’impression que les règles sont une partie de plaisir ! »,
raconte Lisa Miquet. Avec Vous êtes de sang bleu, la photographe française parodie ces campagnes publicitaires. Une série kitsch visant à lever les tabous sur un phénomène tout à fait naturel.
© Lisa Miquet
Émilie Désir
« Toutes les photos sont politiques »,
revendique la photographe Émilie Désir. La photographe-militante arpente les mouvements sociaux parisiens, et capture une réalité, souvent délaissée par les médias. Intimement politique, son travail témoigne des rapports de forces qui s’opèrent entre policiers et manifestants. À l’heure où la diffusion d’images est mis en cause, ces clichés rappellent l’importance d’une pluralité des visions.
© Émilie Désir
Donna Ferrato
« J’ai commencé Holy parce que j’étais bouleversée par l’élection de Donald Trump, confie Donna Ferrato. Je ne pouvais pas croire que nous mettions l’avenir de l’Amérique entre les mains d’un homme qui n’avait aucun respect pour les femmes et les personnes de couleur. Je savais que nous entrions dans une période sombre (…) et que les femmes allaient devoir être audacieuses et en colère. » Dans cet ouvrage, la photographe retrace les évolutions d’une lutte toujours actuelle.
© Donna Ferrato
Image d’ouverture : © Weronika Perłowska