Vous êtes photographe ou vous souhaitez le devenir ? Vous avez des questions sur cette profession qui fait rêver, mais ne savez pas où les poser ? Ça tombe bien, car Fisheye a lancé le Courrier des Photographes ! Envoyez votre demande à Agathe Kalfas, qui vous répondra cash et vous éclairera sur les coulisses du métier.
Cher·es photographes,
Pour le mois de juillet, nous nous penchons sur la question de Niki Stevens qui se demande comment percer dans le milieu de la mode. En effet, ce n’est pas une mince affaire que de faire son trou dans ce secteur ultra-concurrentiel, qui génère autant de fantasmes qu’il ne brasse d’argent. Il n’existe pas de recettes miracles mais cette citation de Coco Chanel devrait vous mettre sur la bonne voie : « Pour être irremplaçable, il faut être différente. »
Développer sa créativité
En effet, se distinguer par son style, définition même de la mode, est la clé pour réussir. Développer sa palette de couleurs, sa lumière, créer un univers singulier ne s’acquiert pas en quelques shootings. Ne passez pas votre temps sur Instagram à reproduire des choses déjà existantes, soyez créatifs·ves. Il faut beaucoup pratiquer pour atteindre une unité, une cohérence générale dans votre book. Pour cela, vous pouvez passer par une école, il en existe plusieurs proposant des cursus spécialisés, réputés pour former les meilleur·es photographes de mode du marché, tel que Gobelins à Paris ou la Central Saint Martins à Londres. Ou bien vous former sur le tas en proposant vos services d’assistant·e à des photographes déjà bien en place et dont vous appréciez le travail. Vous pouvez aussi vous faire embaucher directement par un studio et gravir progressivement les échelons en commençant au bas de l’échelle jusqu’à obtenir le poste de 1er assistant·e plateau. C’est cette personne qui est chargée de toute la logistique de production et particulièrement de la mise en place des lumières, véritable signature d’un·e photographe de mode. C’est pourquoi vous vous devez d’être irréprochable sur la gestion de la lumière, que ce soit en studio ou en extérieur. Une fois que vous aurez une parfaite maîtrise technique, vous pourrez vous concentrer plus sur la partie créative de vos productions.
Se créer un réseau
Au-delà des aspects techniques et artistiques, toutes ces expériences ont aussi pour but de vous créer un réseau. Le monde de la mode est un milieu à part, qui fonctionne en vase clos selon ses propres règles, ses formes de cooptation et d’intégration. Vous devez en comprendre les rouages et développer des collaborations étroites avec des stylistes, make-up artists, hair designers, mannequins… Photographe de mode n’est pas un métier solitaire, c’est grâce à son écosystème qu’iel peut grandir et développer son activité. C’est seulement à partir de là que vous pourrez commencer à contacter des magazines pour leur proposer des « éditos », c’est-à-dire une véritable série qui nous raconte une histoire autour d’une collection. Pour cette étape, je vous conseille de vous reporter au Courrier des photographes #2. Enfin, je vais peut-être enfoncer une porte ouverte, mais il me semble nécessaire de rappeler que si vous voulez travailler dans ce milieu, il doit vous correspondre. Si vous n’êtes pas vous-même passioné·e de mode, passez votre chemin et trouvez un autre secteur de la photographie dans lequel vous épanouir. En attendant de se retrouver le mois prochain, je vous laisse méditer ces mots d’Yves Saint-Laurent qui s’applique aussi bien à la photographie : « Les modes fanent, le style est éternel. »