« Par le biais de cet outil, je réinterprète l’histoire et recrée une pellicule perdue du célèbre photographe de guerre Robert Capa, celle qui donnerait à voir le débarquement des Alliés en Normandie. »
20 pages
55 €
Cette semaine, plongée dans l’œil de Phillip Toledano, qui signe We Are At War. Dans ce projet, l’artiste conceptuel entend réécrire le passé de manière convaincante afin d’interroger les conséquences de l’intelligence artificielle sur notre perception de l’histoire, de l’authenticité et de la mémoire. Pour Fisheye, il nous parle d’une image marquante, qui est actuellement exposée aux Franciscaines, à Deauville, dans le cadre du festival Planches Contact.
« Il est difficile de raconter l’histoire de cette image, car il n’y en a pas, tout comme ces personnes n’ont jamais existé. De plus, elle joue un rôle dans la narration de l’ensemble de We Are At War, projet qui prend la forme d’un journal datant de 1944, méticuleusement conçu avec des articles générés par intelligence artificielle et des publicités d’époque. Par le biais de cet outil, je réinterprète l’histoire et recrée une pellicule perdue du célèbre photographe de guerre Robert Capa, celle qui donnerait à voir le débarquement des Alliés en Normandie. Je plonge ainsi celui ou celle qui regarde dans l’anticipation et le chaos de cette journée charnière.
Quand je travaille avec l’IA, je pars toujours d’une idée spécifique que je matérialise. Je considère un projet comme un film, donc je pense à une trame narrative. Cette scène arrive à la fin, qui commence avec les soldats qui se trouvent dans les brasseries, avant l’embarquement. On les voit ensuite sur les bateaux, puis sur les plages en train de se battre. Enfin, il y a l’après-bataille, et c’est là que cette image s’insère. Ici, il est bien évidemment question du coût humain et émotionnel de la guerre. Avec tous les conflits qui se déroulent dans le monde, le message de We Are At War est plus pertinent que jamais : la vérité compte, et elle est plus fragile qu’elle ne l’a jamais été. »